Il n’y aura finalement non pas un mais deux bars de danseuses nues à Rouyn-Noranda dans un avenir prochain. Le 22 janvier, la Régie des alcools a finalement accordé au promoteur, Mario Daigle, les permis qu’il convoitait depuis un an. Les groupes de femmes, qui s’opposaient fermement au projet, en sont d’autant plus amères.
«On est déçues, c’est bien certain, a lancé Marie-Pier Lapointe, coordonnatrice du Point d’appui, centre d’aide et de prévention des agressions à caractère sexuel de Rouyn-Noranda. Encore une fois, c’est une image dégradante de la femme qui va être exploitée. Et en plus, ça va être en plein centre-ville, à quelques minutes de l’école La Source.»
Pas contraire à l’intérêt public
Au début de 2006, le Point d’appui et plusieurs autres groupes de femmes avaient réussi à freiner le projet de M. Daigle de s’installer à l’ancien Zoom Pub, faisant valoir avec succès que ce genre d’établissement cadrait mal avec la vocation résidentielle du secteur et la présence de plusieurs écoles primaires aux alentours. Mais cette fois, la Régie des alcools en a décidé autrement.
Dans sa décision, la Régie fait valoir que Mario Daigle gère des bars depuis 12 ans, dont 3 et demi à Val-d’Or pour un bar avec spectacles avec nudité (le Club Dumont, aujourd’hui L’Extasy). Elle explique aussi qu’en raison du secteur où les bars seront loca-lisés, on ne peut arguer que la présentation de spectacles avec nudité sera susceptible de nuire à la tranquillité publique.
Surveillance
Par contre, le promoteur devra se conformer aux nombreuses exigences de la Loi sur les permis d’alcool. «Et il est clair et évident que M. Daigle sera plus que surveillé dans ses moindres faits et gestes par un apport inconditionnel de la part des opposants à la délivrance de ces permis de bar», mentionne la Régie.
Deux bars
Le projet soumis à la Régie comprend deux bars qui seront logés au premier étage des 67 et 69 de l’avenue Principale. Ils porteront les noms O’67 et O’69. Le premier serait d’une capacité de 59 places et l’autre, de 87 places. Des isoloirs sont aussi prévus, ce qui fait craindre aux groupes de femmes que des activités de prostitution puissent éventuellement y avoir lieu.
Malgré nos tentatives répétées, Mario Daigle n’a pas retourné nos appels pour commenter la décision de la Régie.
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