Qui ne connaît pas Cendrillon ?
L'histoire de Cendrillon est un très célèbre conte de fées que tout le monde connait en partie grâce aux productions cinématographiques de Disney.
L'histoire que nous connaissons habituellement est la version de Charles Perrault, un auteur français du XVII° siècle. Mais en Europe, il y a plus de 500 versions du conte de Cendrillon. Ces versions ont toutes une fin et un déroulement un peu différent.
Mais, savez-vous qu’il existe, en Corée, un conte de fées traditionnel qui est très similaire à Cendrillon ?
C'est l'histoire de Kongji Patji (콩쥐 팥쥐). Il y a différentes théories sur l'origine de ce conte de tradition orale, mais il est communément admis qu’une de ces versions a été transcrite pour la première fois dans le milieu du XVIII° siècle. On compte 16 versions différentes de Kongji Patji dont le déroulement est similaire, mais qui situent l’action du conte dans des localités différentes. Parmi ces versions, nous vous présentons ci-dessous la version de Jeonju qui est la plus proche de Cendrillon.
Cinématographique de Disney: Cendrillon
Partie 1
Il y avait une fille jolie et bonne, dont le nom était Kongji. Lorsque sa mère mourut, son père épousa une mauvaise femme qui avait déjà une fille : Patji. Cette dernière était mauvaise et laide. La belle-mère était injuste envers Kongji. Par exemple, elle lui donnait une mauvaise houe en bois pour travailler dans un champ couvert de pierres. Mais elle donnait à sa fille Patji , une houe de fer pour travailler dans un champ sablonneux. Heureusement, un boeuf prit en affection Kongji et l’aida.
Plus tard, la belle-mère et Patji furent invitées à la fête d'un magistrat du comté. La mauvaise femme obligea Kongji à travailler dur, et lui ordonna de remplir une jarre dont le fond était percé. Kongji versa des seaux et des seaux d’eau, mais elle se rendit compte que sa tâche était impossible. Alors, frustrée, elle pleura. Mais soudain, un crapaud vint à elle et se coucha au fond de la jarre pour boucher le trou. Puis, le bœuf et le crapaud offrirent à Kongji une belle robe et des chaussures pour aller à la fête.
Mais sur le chemin du retour, elle perdit sa chaussure. Le magistrat du comté voulut en trouver la propriétaire. Alors il a demandé à toutes les femmes de l'enfiler. Patji essaya de la mettre à son pied, mais elle était trop petite pour elle. Mais quand Kongji mit la chaussure, elle s'adapta à son pied. Alors le magistrat qui était encore célibataire l'épousa. Kongji pardonna à sa mauvaise belle-mère et Patji, ensuite elle les invita à vivre au palais de son époux.
Elle travaille dans un champ couvert de pierres.
Un crapaud se coucha au fond de la jarre pour boucher le trou.
Dans cette histoire, nous pouvons voir que certains éléments traditionnels tant dans le déroulement de l’histoire que dans sa fin sont similaires avec Cendrillon. Mais le conte coréen ne s’achève pas ainsi. Il y a une deuxième partie qui est un peu effrayante.
Partie 2
La mauvaise Patji enviait beaucoup Kongji , donc elle poussa Kongji dans le jardin et la tua. Puis elle prétendit être sa demi-sœur. Par le mensonge, elle réussit à berner tout le monde, même son mari.
Le temps passa. Dans le jardin, une jolie fleur fleurit. Le mari trouva étrange ce phénomène, alors il mit la fleur dans sa chambre.
Un jour, cette fleur tira les cheveux de Patji quand elle était seule. Patji eut peur des attaques de cette fleur, elle la jeta dans le four. Ensuite une grand-mère du voisinage découvrit, dans le four, un magnifique orbe en marbre. Alors, elle ramena la sphère à la maison. Puis, le marbre se transforma en Kongji
De retour chez elle, Kongji raconta à son mari ce qui s'était passé, et elle prouva qu'elle était la vraie Kongji . Le magistrat condamna la belle-mère et Patji à l'exil et vécut avec Kongji très longtemps dans le bonheur.
Le vieille illustration de Kongji Patji.
Que pensez-vous donc de cette autre fin encore plus effrayante ? Le magistrat au lieu d’exiler les deux femmes, tua Patji et la conserva dans du sel avant de la donner à manger à la mauvaise mère. Mais comme tout comme le Cendrillon européen, la partie où les sœurs de Cendrillon se coupent les orteils et des talons pour entrer leurs pieds dans la chaussure a été effacée, parce que les bien penseurs trouvaient que ce passage était inadapté aux enfants, cette deuxième partie de Kongji Patji a été abandonnée sur les livres pour enfants.
Conte de Cendrillon.
On peut penser que cette histoire a été influencée par Cendrillon. La version de Perrault est apparue en Corée en 1920, mais la version de Jeonju de Kongji Patji date de 1918, certains spécialistes affirment que Kongji Patji est une histoire différente de Cendrillon.
Cependant, on estime qu'il n’est pas important de s’attacher à l’origine temporelle exacte ou au premier moment de publication. En effet dans le monde, il y a beaucoup d’histoires différentes qui sont semblables à Cendrillon. Aussi, il est difficile de dire si Kongji Patji est un conte indigène de Corée. Le débat, à ce sujet, est une discussion active dans les cercles académiques coréens.
Le conte de Cendrillon a été introduit en Corée, il y a de nombreuses années. C’est devenu ici aussi, une histoire très populaire et presque tous les coréens connaissent une comptine coréenne sur Cendrillon. Toutefois, l'histoire de Kongji Patji n'est pas éteinte et garde une place unique et bien-aimée dans le cœur des enfants coréens, maintenant et pour toujours.