La libération de Paris a eu lieu du 19 au 25 août 1944. Cet épisode met fin à quatre années d’occupation de la capitale française. À l’occasion du 70ème anniversaire de la libération de Paris, j’ai décidé de me plonger dans cette fin du mois d’août 1944 pour réaliser cet avant-après de certains lieux de cet évenement qui marque Paris à jamais. J’ai cherché des clichés d’époque dans de vieux livres, des magazines, ainsi que sur eBay où de nombreux documents apparaissent. Ce fut une expérience assez émouvante, une sorte de prise de conscience de cet événement historique. Imaginer le courage de ces hommes et de ces femmes de tous âges, tous et toutes gagnés par cette soif infinie de liberté enfin à portée de main. Difficile en cette année 2014 de se projeter dans la peau d’un jeune parisien de cette époque. Qu’aurais-je fait ? Impossible à dire tant les émotions devaient être à leur paroxysme. Photos en mains et appareil photo sur l’épaule, j’ai donc sillonné Paris à la recherche des endroits photographiés 70 ans plutôt par des anonymes et des grands photographes comme Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Roger-Viollet ou encore Robert Capa. Voici mes 50 photos.
LA BATAILLE DE PARIS : 19 – 24 AOÛT 1944
PLACE SAINT-MICHEL. 19 août 1944. Les premiers combats de l’insurrection débutent. Parisiens et parisiennes de tous âges dressent des barricades avec les moyens du bord. À côté de la fontaine Saint-Michel, des jeunes d’une vingtaine d’années soulèvent le bitume devant l’objectif de Robert Doisneau encore méconnu. Certains diront plus tard que l’effervescence était telle que personne ne dormait.
PLACE ST MICHEL. La barricade de la rue de la Huchette devant la librairie Gibert Jeune d’aujourd’hui.
RUE DE LA HUCHETTE. Nous sommes de l’autre côté de la rue, face à Notre-Dame au célèbre « fortin de la Huchette » qui protégeait les abords de la Préfecture de Police. Cette dernière avait donné le signal de l’insurrection le 19 août 1944. Les parisiens en armes posent devant l’objectif de Robert Doisneau. Une barricade célèbre et photogénique qui servit essentiellement comme poste de secours.
Madame Briant (ci-dessous), boulangère du Quartier Latin sur le « Fortin de la Huchette » avec son casque piqué à un allemand. Une plaque commémorative témoigne que trois combattants ont été tués dans ce secteur.
BELLEVILLE. « Chacun sa grenade, son fusil rouillé, son couteau ou ses mains nues ». Partout on descend dans la rue comme le chantait Mireille Mathieu en 1966 avec le titre « Paris en colère ».
BOULEVARD MAGENTA. 21 août 1944. Les riverains couvrent de fleurs l’épave d’une traction-avant mitraillée par une patrouille allemande. La voiture transportant des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) est venue percuter le rideau de fer d’un magasin au 130 boulevard Magenta près de la gare du Nord. 5 français perdront la vie à cet endroit, trois autres seront grièvement blessés. Trois plaques commémoratives rendent hommage à ces hommes tombés pour la France. Photo Roger-Viollet.
PONT-NEUF. 23 août 1944. Barricade sur le Pont-Neuf photographiée par Roger-Viollet.
QUAI DE CONTI. On pose fièrement derrière les sacs de sable à l’entrée de la rue Guénégaud près du Pont-Neuf.
PRÉFECTURE DE POLICE. À deux pas de Notre-Dame et de la Place St Michel, FFI , policiers et parisiens se préparent à combattre et posent pour le photographe.
PRÈFECTURE DE POLICE. Boulevard du Palais. Devant la Préfecture de Police, premier bastion de la Résistance, on récupère un canon mitrailleur que l’on pointe en direction du Pont-au-Change (Châtelet).
RUE DU MAIL. Au coeur du IIème, des FFI posent devant un véhicule pris aux allemands au 29 rue du Mail. Photo Jean Roubier.
RUE RODIER. Jeunes et vieux mettent la main à la pâte pour monter une barricade à l’angle de la rue de la Tour d’Auvergne (9e).
PLACE SAINT-MICHEL. 23 août 1944. La bataille fait rage dans les rues du quartier Latin, un véhicule brûle à côté de la fontaine Saint-Michel devant l’objectif de Robert Doisneau.
PLACE DE LA BASTILLE. Des infirmiers improvisent un poste de secours dans une bouche de métro pour soigner les blessés des combats de rues.
“La libération de Paris a revêtu un caractère qui la marquera dans l’histoire de la France, comme une sorte de chef-d’oeuvre complet et même, j’ose le dire, de réussite quelque peu merveilleuse ».
Général de GAULLE.
25 et 26 AOÛT 1944 : LA REDDITION
RUE DE CASTIGLIONE. 25 août 1944. Des soldats allemands sont arrêtés par les américains et des F.F.I près des Tuileries et à deux pas de l’hôtel Meurice qui servait à la fois de quartier général aux forces d’occupation Allemandes, et de logement de fonction pour le général Von Choltitz. (2ème photo par Marcel Cerf).
RUE DE RIVOLI. 25 août 1944. Près du Louvre. On tire des toits, sur la foule, et sur les américains près de la statue de Jeanne d’Arc ! Photo de Roger-Viollet.
RUE DE RIVOLI. Quelques impacts de balles restent toujours visibles aujourd’hui, ci-dessous sur une façade de la rue Saint-Florentin au bout de la rue de Rivoli, théâtre de violents combats.
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE. Des Parisiens se protégeant des tirs de collaborateurs ou d’allemands isolés. Photo : Roger-Viollet.
PLACE DE L’OPÉRA. 25 août 1944. Le général allemand Von Choltitz (gouverneur de Paris) se rend au soldat espagnol Antonio González de la compagnie La Nueve de la 2e division blindée. Il est conduit à la Préfecture de Police de Paris où il capitule devant le général Leclerc. Photo : Roger-Viollet.
MUSÉE D’ORSAY. Une traction des F.F.I sur le quai des Tuileries surveille les toits de Paris où des tireurs isolés (allemands et collabos) sèment la panique.
SÉNAT. Le Palais du Sénat est libéré en fin d’après-midi le 25 août 1944 par l’action conjuguée de la 2ème DB et des FFI. Il est trouvé dans un état indescriptible de désordre et de déprédations intérieures, indépendamment des conséquences des combats eux-mêmes pour les extérieurs. Photo Roger-Viollet.
PLACE DE LA CONCORDE. Les passants inspectent l’épave d’un tank allemand devant l’entrée du jardin des Tuileries.
BOULEVARD SAINT-MICHEL. 25 août 1944. LA 2e division blindée du général Leclerc roule sur le boulevard St Michel (ici devant la Sorbonne).
RUE DE CASTIGLIONE. Deux parisiennes (puis un jeune garçon) prennent la pose aux côtés de deux américains sur un tank allemand.
TOUR EIFFEL. Des prisonniers allemands déplacés sur des véhicules américains sont conspués par la foule.
PALAIS DU LOUVRE. Prisonniers allemands à l’extérieur du palais du Louvre (cour Carrée). Photo : Henri Cartier-Bresson.
HÔTEL DE VILLE. Deux camarades français se retrouvent sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Photo Albert Séeberger.
HÔTEL DE VILLE. On lève le poing de la victoire aux fenêtres de l’Hôtel de Ville. L’ennemi est en fuite !
HÔTEL DE VILLE. 25 août 1944. Au premier étage de l’Hôtel de Ville aux environ de 19h15, une silhouette apparaît. Les Parisiens, pour la première fois, découvrent le général de Gaulle.
“Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! ».
Général de GAULLE.
PLACE DE L’OPÉRA 25 août 1944. Jeep américaine devant l’Opéra de Paris. Photo : André Zucca.
PLACE DU CHÂTELET. Soldats américains en Jeep face au théâtre de la Ville immortalisés par Roger-Viollet.
PLACE DE LA CONCORDE. 26 août 1944. On fête la victoire !
PLACE DE LA CONCORDE. 26 août 1944. Alors que le défilé de la victoire s’achève sur les Champs-Elysées, quelques coups de feu claquent, venant des toits. La foule s’abrite comme elle peut d’un ennemi invisible.
Des impacts de balles sont toujours visibles aujourd’hui à la sortie de la station de métro « Concorde ».
RUE DE RIVOLI. Un blindé des libérateurs (ici devant le magasin H&M et Heyraud) près du Châtelet.
CHAMPS-ELYSÉES. 26 août 1944. Le général de Gaulle précédé par quatre chars de la 2e D.B. descend à pied les Champs-Elysées. Paris est en fête.
CHAMPS-ELYSÉES. 26 août 1944. Les parisiens acclament le général de Gaulle et les libérateurs qui défilent sur les Champs-Elysées. Photo : Robert Capa.
CHAMPS-ELYSÉES. 26 août 1944. Photo de Robert Capa pendant le défilé.
CAFÉ GEORGE V. Soldats américains et parisiens, sur la terrasse du célèbre café des Champs-Élysées, trinquent ensemble à la victoire.
NOTRE-DAME. Fin août, début septembre 1944. DCA américaine pour contrer un éventuel bombardement.
NOTRE-DAME. 25 août 1944. Sur le parvis de Notre-Dame. Photo Gaston Paris / Roger-Viollet.
NOTRE-DAME DE PARIS. 25 août 1944. La 2eme D.B. du Général Leclerc et les américains fêtent la victoire.
AVENUE MOZART. Dans le XVIe arrondissement de Paris. Des enfants jouent aux soldats sur l’épave d’un véhicule militaire allemand (une VW 82 Kübelwagen).
PLACE DE LA CONCORDE. Yves Montand sur le tournage de « Paris brûle-t-il ? » (Is Paris Burning?) un superbe film franco-américain de 1966, réalisé par René Clément.
JARDIN DES TUILERIES. Paris est libre. « Amour et barbelés », photographie de Robert Doisneau en 1944.
“Paris se bat et se libère. Précise et vivante la photo évoque à coups d’images héroïques, l’insurrection, la moderne chanson des F.F.I. de Paris, des Parisiens et de la division LECLERC. Visages de chefs et de héros anonymes, tous entrent dans l’histoire de la capitale qui a su résister, se battre et vaincre. »
Colonel ROL TANGUY. Commandant des F.F.I. de l’Ile de France.
© Photos de 1944 : Roger-Viollet, Robert Doisneau, Robert Capa, André Zucca, Jean Roubier, Henri Cartier-Bresson, Gaston Paris, Albert Séeberger… Sources documents : eBay, Paris Match n°2362 de 1994, Livre « Libération de Paris » daté de 1944. Livre « Barricades »Editions Occident. Livre « Au coeur de la Libération de Paris » Éditions Sociales. Et aussi Parisenimages.fr, ebay.fr, prefecturedepolice.interieur.gouv.fr…