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Une histoire vécue de hérisson

Par Choupanenette

J'ai trouvé Albert agonisant près de ma poubelle en pleine banlieue parisienne ! Épuise, il n'avait plus la force de grimper jusqu'au niveau du couvercle pour se mettre à table. Il mourait de soif : c'était en août, et il n'avait pas plu depuis deux mois. Albert avait dû courir longtemps dans l'espoir de trouver à boire ; il n'avait même plus la force de se mettre en boule... C'est dire à quels point ses réflexes étaient amortis. Les enfants l'ont mis dans la baignoire, sous une douche tiède... noyant ainsi des centaines de puces grasses et prospères qui profitaient de son dos.
Après cette Bérézina des puces, nous avons posé devant Albert une soucoupe de lait auquel nul hérisson digne de ce nom résiste jamais.
Nous avons peu à peu appris à connaître ses goûts : saucisson, gruyère, fruits frais, oeufs. Mais le fin du fin, c'était le fromage blanc : il s'en barbouillait le museau et les babines comme un vulgaire matou domestique.

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Laissé en liberté dans la salle de bains, Albert nous accueillait avec de petits cris de bienvenue, et ne prenait plus la peine de s'embobinobouler.
Si vous voulez apprivoiser un hérisson, déposez tous les soirs une assiette de fromage blanc près de sa poubelle préférée. Cachez-vous et écoutez... Il signalera son arrivée par un grand fracas de branches brisées ou de feuilles froissées... Aucune discrétion !
Si vous le ramassez, parlez-lui doucement, expliquez-lui vos intentions ; qu'il s'habitue au son de votre voix et à votre odeur. Mais ne vous faites aucune illusion : son objectif, c'est la liberté. Il finira un jour par la reconquérir.
N'ayez donc pas la cruauté de prolonger sa détention.


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