je suis extrêmement choqué par la position de François Hollande, censé représenter de par sa fonction l’ensemble des français, sur le dossier BNP Paribas. En effet, voilà une banque qui a tout de même délibérément violé les lois américaines, en contournant notamment l’embargo contre l’Iran, Cuba et le Soudan. Qu’elle s’expose donc à des sanctions est donc tout à fait légitime :
BNP Paribas […] encourt, entre autres, une amende de 10 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros) et la suspension provisoire de ses activités de compensation basées à New York et essentielles à son bon fonctionnement.
Que Hollande se permette d’écrire à Barack Obama pour attirer je cite « l’attention du président Obama sur le caractère disproportionné des sanctions envisagées et des risques associés à celles-ci » m’apparait comme une erreur à la fois politique, diplomatique et morale. Pour quelqu’un qui prétendait lutter contre l’ennemi sans visage qu’est la finance, pour une fois qu’il en a un, il serait peu être temps de mettre en accord son discours et ses actes… Plutôt que de se montrer si visiblement indulgent envers les multiples délits d’une banque fut-elle française, et de risquer de tomber sous le coup d’une accusation tout à fait compréhensible d’ingérence dans les décisions de justice américaines, il aurait en effet mieux valu qu’il se conforme à ses belles déclarations de candidat ennemi public N°1 de la finance… On eut aimé qu’il eut la même témérité pour défendre nos retraites… Mais visiblement ses intérêts sont ailleurs. Je note.
Post-scriptum : et puis, il faut relativiser l’argumentation hollandaise ! Avec 93,6 milliards de dollars, dont 4,8 milliards d’euros de bénéfices pour 2013, la banque peut largement payer cette amende. devrait-on laisser les banques agir illégalement en toute impunité, selon notre cher président ? faut pas pousser !