Car aucun voyageur n’est à l’abri d’une pathologie du voyage. Ainsi, le risque de tomber malade au cours d’un voyage varie de 15% à 70% selon les études, les destinations et des conditions du voyage. La diarrhée vient en tête, puis viennent les affections des voies aériennes supérieures, les dermatoses et la fièvre. Les pathologies non infectieuses sont en émergence, telles que le mal d’altitude, le mal des transports mais aussi les traumatismes et les blessures. Le risque de décès n’est pas nul : Par mois de voyage, il est estimé à 1/100.000 et à 1 pour 10.000 quand il s’agit d’un voyage immunitaire, avec, pour 50% des cas, une cause cardiovasculaire. Enfin, être hospitalisé durant un voyage, c’est aussi le risque de contracter une bactérie multirésistante.
Premier réflexe, la vaccination : Un grand nombre de maladies liées aux voyages peuvent être prévenues par la vaccination qui doit être établie, non seulement en fonction des obligations administratives, mais aussi d’une évaluation objective des risques encourus, prenant en compte la destination, sa situation sanitaire et les conditions de séjour, mais aussi les facteurs de risque individuels du patient.
Les Recommandations précisent également les mesures de prévention contre,
· les risques liés aux insectes et autres arthropodes, comme principalement, l’utilisation de répulsifs sur les parties non couvertes, de moustiquaire imprégnée d’insecticide durant la nuit, le choix de vêtements légers et couvrants et imprégnés d’insecticides en cas de risques importants.
· les risques liés à l’alimentation, avec des mesures majoritairement d’hygiène et de bons sens, comme, se laver souvent les mains, ne consommer que de l’eau en bouteille capsulée ou éviter de consommer des aliments crus ou de la nourriture déjà préparée.
· les infections sexuellement transmissibles, avec l’usage du préservatif masculin ou féminin et la
vaccination contre l’hépatite B,
· les risques liés aux soins, dont les injections et les actes invasifs et les transfusions sanguines : 2 conseils simples, pour limiter ces risques : Refuser tout geste qui ne semble pas sûr et se munir avant le départ, si besoin, de matériel (seringues, aiguilles) à usage unique.
· Enfin, les risques liés à la vulnérabilité des personnes, nécessitent des mesures qui doivent préalablement être passées en revue avec le médecin ou le professionnel de santé.
Les pathologies de retour doivent faire l’objet d’un signalement rapide aux Agences régionales de santé (ARS), rappelle enfin l’InVS. Pour les arboviroses comme la dengue, le chikungunya ou le zika, déjà implantées, toutes les précautions doivent continuer à être prises (surveillance entomologique, lutte antivectorielle, déclaration obligatoire des cas humains et surveillance épidémiologique renforcée). Les virus de la grippe A/H7N9 et A/H5N1 sont également l’objet d’une surveillance attentive, en particulier au niveau de leur « humanisation ». Le Mers-CoV, également, avec une possibilité de transmission interhumaine en cas de contact étroit. Si pour toutes les maladies d’importation, la surveillance et la signalisation de cas progressent, si le risque de maladies infectieuses diminue pour le voyageur, certaines de ces maladies restent associées à une mortalité élevée et d’autres peuvent s’implanter en France. C’est l’efficacité de la prévention, et notamment des vaccinations, qui peut permettre de lutter contre ces importations.
Source: BEH N° 16-17 | 3 juin 2014 Recommandations sanitaires pour les voyageurs, 2014