Cela faisait un bail que Blu n’avait pas sorti un projet solo, si on se base sur les premiers leaks de NoYork. C’est pourquoi le MC de couleur a mis les bouchées double avec Good to be Home (Nature Sounds). Vous avez bien lu : double ration de raps, de samples et de featurings.
La vingtaine d’instrus ont tous été produits par Bombay, un sampleur-né qui suit les traces de Madlib. Le premier CD est dédié à la Côte Ouest, sa ville de Los Angeles, son climat, ses ghettos, ses gangs, la lifestyle, son chez-soi. Le second traite de sujets "autres". On le surprend même faire un "Dre Day", hommage au docteur. Et il y autant de morceaux solos que de titres conviant les acteurs de la scène indépendante de la West : Pac Div, Fashawn, Coss, les membres du Strong Arm Steady, Oh No, MED, Alchemist, Evidence, Casey Veggies, Thurz… Exception faite de Prodigy. Voilà où se situe Blu aujourd’hui, parmi tous ces gens-là, au milieu d’un relais de microphone avec en climax "Can’t Stop Won’t Stop". Quand on voit d’où il vient, le travail a payé et la reconnaissance est là.
Vingt titres et autant de samples de Soul ou de Jazz, où l’on se répète une fois deux "tiens je l’ai déjà entendu quelque part…", comme c’est le cas de "Summer Time/Angel Dust" qui réutilise "Summer Madness" de Kool & The Gang et "Angel Dust" de Gil-Scott Heron. Evidemment c’est toujours un plaisir d’entendre Blu poser sur des boucles de ce genre ("The 50s", "Well fare"…), c’est-à-dire laissées dans leur jus, mais Bombay ne se content que de prendre un sample assez large et jouer sur les paramètres sonores plutôt que le travailler ou séquencer une partie moins évidente. On tourne en rond, avec cette impression qu’on a presque fait le tour de tout ce qui est "samplable", dont le second effet Kisscool est de donner une fausse impression de longueur à Good to be Home. Abondance de biens ne nuit pas. Mais ennuie.