La saison des examens ouvre ses portes ! Voici "Conseils anti-stress pour les parents d'ados qui passent le bac" en collaboration avec Pascal Hachet.

Oyez ! Oyez ! Etudiants et parents,  la période du bac et des examens approche à grands pas.

Pour les écrits du bac, les hostilités débuteront le lundi 16 juin et les premiers résultats tomberont à  partir du vendredi 4 juillet. Pour le bac français, les épreuves auront lieu le mercredi 18 juin 2014. 
Maintenant que vous avez inscrit tout ça en rouge dans vos agendas papier et/ou électroniques, abordons le vrai sujet : le stress !
Et si les élèves ont leur lot de bons conseils et autres recommandations en tous genres, quid des parents ? 

Pas de panique ! HI-zine.fr a pensé à vous ! 
Ainsi, Pascal Hachet, notre psychologue clinicien préféré et auteur, entre autres, de l’étonnant "Manuel de survie pour parents d'ados qui pètent les plombs", va vous guider sur la chemin de la cool attitude, en quelques étapes. 


Pascal Hachet : 
- A présent, les choses sont engagées de façon décisive pour votre ado. Il est trop tard pour que la perspective de ses examens vous fasse « flipper », et c’est tant mieux ! 
Même si vous l’avez oublié, un fait rassurant insiste : votre ado et ses camarades préparent cette épreuve depuis le début de l’année scolaire.
Il s’est familiarisé jour après jour avec le contenu des cours, il a rédigé des fiches de lecture, il a usé des boites de stylos feutre pour surligner et s’imprégner des informations et formules essentielles et il a bûché avec ses amis. 
Il a passé des épreuves de bac blanc qui l’ont mis en situation réelle d’examen et grâce auxquelles son travail a bénéficié des commentaires attentifs et personnalisés de ses enseignants. 
Même si les épreuves du bac ne se dérouleront pas dans son lycée et même s’il ne sera pas noté par des professeurs qui les connaissent, il ne va pas se retrouver brutalement lâché dans une sorte de jungle intellectuelle arbitraire et sans repères. 
- Donc, bridez votre angoisse, sous peine de faire flamber celle de votre ado ! Il a déjà assez de motifs de stress comme ça. C’est lourd de sentir la trouille de ses parents quand on est soi-même tendu et que l’on a besoin de rester concentré. 
Concrètement, ne renoncez surtout pas à vos loisirs et à vos moments de détente, à la maison ou à l’extérieur. Il n’y a pas péril en la demeure. Le sort de de l’humanité ne dépend pas de la réussite au bac de votre fils ou de votre fille ! 
Votre ado a besoin de votre disponibilité ou de votre attention, pas que vous vous mettiez à croquer des calmants comme des bonbons, que vous vous rongiez ostensiblement les ongles ou que vous arpentiez l’appartement en affichant une mine décomposée. 
Si vous voulez l’aider tout en ménageant vos nerfs, prenez le temps de lui préparer les plats qu’il adore ou vérifiez l’état de son VTT en prévision des balades d’été. Il vous en sera discrètement mais sincèrement reconnaissant. 
Comme Françoise Dolto l’a bien observé, d’une manière générale l’angoisse des parents tend à contrarier l’effort de l’adolescent pour grandir, marquer des points dans la réalité. Etre sensibilisé à ce qu’il vit n’implique pas d’être dévoré par l’inquiétude, bien au contraire. 
- Pères et mères, mettez-vous d’accord sur vos postures éducatives. Ce n’est pas le moment de fatiguer votre ado avec vos divergences sur la manière d’accompagner son bachotage. Sans compter qu’il risquerait de se rallier au « maillon coulant » et de se mettre en mode « partisan du moindre effort ». 
- Si votre fils ou votre fille néglige ses révisions, intervenez aussitôt et posez-lui des limites :  "Tu bosses d’abord, tu te détends ensuite, mais sans faire la nouba. Les interminables parties de jeu vidéo en ligne et les sorties nocturnes, même pas en rêve". 
C’est une fois la ligne d’arrivée franchie que l’on coupe son effort puis que l’on se relâche totalement, pas en pleine course ! Parlez-lui du légitime sentiment d’ivresse et de satisfaction du « devoir accompli » qu’il ressentira à l’issue de la dernière épreuve. 
Il jettera alors un regard souriant sur le chemin parcouru : il appréciera pleinement l’utilité de la préparation régulière, au long cours et souvent ressentie comme ingrate à laquelle il a dû se soumettre. Ses notes, voire la mention qui en résultera, seront à l’avenant. 
Donc, pour le moment, on serre les dents et on avance, et tant pis s’il vous oblige à le bassiner avec le fait qu’il doit pour le moment tirer une croix sur le plaisir de glander et les délires entre potes. Que votre sévérité ne donne pas mauvaise conscience. Employée à bon escient, la fermeté n’est jamais une maltraitance. 
- Certains ados mettent en avant leurs « facilités » pour éviter de se plonger dans leurs livres et cahiers. Ils se targuent volontiers d’avoir été diagnostiqués « précoces » sur le plan intellectuel par un conseiller d’orientation ou un psychologue. Tant mieux pour eux, mais un cerveau en bon état de fonctionnement n’est pas une boule de cristal ! 
Le "pif", l’intuition, le déclic qui illumine, ça ne marche pas. Bachelier ne rime pas avec mentaliste. Rappelez-lui l’issue de la course entre le lièvre et la tortue et ne le laissez pas se bercer d’illusions. Il n’obtiendra pas son bac avec une pose orgueilleuse, un claquement de doigts et une tchatche improvisée. Et s’il est vraiment intelligent, ce serait bête et rageant qu’il se ramasse. 
Insistez sur la nécessité de travailler de manière régulière. Il trouvera alors son rythme de façon réfléchie, au calme et il se prémunira du risque affolant de devoir mettre le turbo suite à une mauvaise appréciation de l’effort à déployer. 
- En lien direct avec les deux points précédents, dissuadez votre ado de miser sur les effets de médicaments qui dopent la mémoire et la concentration. Même si l’industrie pharmaceutique n’hésite jamais à en vanter les effets, une substance psychostimulante ne remplacera jamais un apprentissage au long cours. Aucune « potion » pour apprenti bachelier n’est « magique ». 
- Se mettre la pression à dose adaptée permet d’avancer. C’est d’ailleurs le rôle des professeurs. Par contre, trop d’anxiété risque de démotiver l’ado et de saboter son travail. Il est donc important que vous repériez les signes d’une éventuelle détresse, surtout si votre fils ou votre fille est d’un naturel émotif et sensible, s’il a tendance à prendre les choses très à cœur. 

La peur d’échouer peut empêcher de dormir ou couper l’appétit. Donc, s’il a les traits tirés et se met à picorer gorge nouée, voire s’il repousse son assiette et grimace, dites-lui que vous avez repéré qu’il est rongé par l’inquiétude et invitez-le à parler de sa crainte de ne pas « y arriver ». 
Sans forcer la confidence, essayez de faire ensemble la part de l’inévitable tension générée par cette échéance scolaire importante et la part d’une angoisse excessive qui n’a priori "rien à faire là" mais qui a profité du contexte pour émerger et le saisir jusqu’à la panique. 
Si votre ado se sent vraiment trop mal, n’hésitez pas à l’emmener chez le médecin de famille. Ce praticien a l’habitude de ce type de situation. 
Pascal Hachet
Pour en savoir plus sur le métier de parents, retrouvez  "Manuel de survie pour parents d'ados qui pètent les plombs", de Pascal Hachet sur HI-zine.fr.
"Manuel de survie pour parents d'ados qui pètent les plombs"
Interview de Pascal Hachet

Plus d'infos sur Pascal Hachet : Auteur prolixe et engagé, Pascal Hachet a écrit de nombreux ouvrages inhérents à sa pratique de psychologue, dont "Peut-on encore communiquer avec ses ados ?" (In Press, 2004), “Histoires de fumeurs de joints” (In Press, 2005) et "Adolescents et parents en crise" (Champ Social, 2009). Aujourd'hui, il est l’auteur principal du "Manuel de survie pour parents d'ados qui pètent les plombs !" (LLL), pour lequel il a accepté de répondre à nos questions.







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"Ces jeunes qui fument des joints"
Interview de Pascal Hachet
"Les toxicomanes sur le divan"
 Interview de Amal et Pascal Hachet