5 coups de soleil suffisent à entraîner un vieillissement prématuré de la peau et, surtout, à augmenter de… 80 % le risque de cancer agressif de la peau, conclut cette étude américaine, qui a suivi durant 20 ans, plus de 110.000 infirmières. Ses conclusions, publiées dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, montrent que la surexposition au soleil pendant l’adolescence augmente significativement le risque de développer un cancer de la peau plus tard dans la vie.
Les chercheurs du Brigham and Women’s Hospital, de la Harvard Medical School ont suivi ainsi, par questionnaire, complété chaque 2 ans, 116.430 infirmières de 1989 à 2009. Les questions portaient sur :
• le nombre de grains de beauté,
• les réactions au soleil durant l’enfance et l’adolescence,
• la couleur des cheveux,
• l’utilisation de cabines UV,
• les antécédents familiaux de mélanome,
• le tabagisme et la consommation d’alcool,
• l’indice de masse corporelle (IMC) et les niveaux d’activité physique,
• le travail de nuit,
• et le statut ménopausique
L’analyse retrouve des facteurs de risque déjà connus, comme la rousseur, la pâleur de la peau ou la présence de nombreux « grains de beauté », mais constate surtout que les femmes qui ont subi 5 coups de soleil ou plus, entre les âges de 15 et 20 ans, présentent ensuite un risque accru de 80 % de développer un mélanome. Précisément, sur 108.916 femmes, l’analyse relève :
· 6.955 carcinomes basocellulaires développés,
· 880 carcinomes épidermoïdes développés,
· 779 mélanomes développés (dont 445 invasifs).
Les femmes ayant des antécédents de 5 coups de soleil et plus, entre les âges de 15 et 20 ans, (vs aucun) présentent un risque accru
· de 80 % de mélanome (RR : 1,80)
· de 68% de carcinome basocellulaire développé
· de 68% de carcinome épidermoïde développé
L’exposition cumulée aux rayons UV s’avère :
· sans association aucune avec le risque de mélanome
· lorsqu’elle est la plus élevée (20% plus élevés) associé à un risque double de carcinome basocellulaire ou épidermoïde développé.
C’est donc un résultat inattendu que l’exposition accrue aux rayons ultraviolets (soleil ou cabines) à l’âge adulte ne soit pas associée au risque de mélanome ?
Le risque de mélanome est donc directement associé à l’exposition excessive au soleil en début de vie et quelques coups de soleil suffisent à augmenter le risque de manière spectaculaire.
Source: Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention May 2014 doi: 10.1158/1055-9965.EPI-13-0821
Long-term Ultraviolet Flux, Other Potential Risk Factors, and Skin Cancer Risk: A Cohort Study
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