Avec un tel nom, Gruff Rhys ne pouvait qu'être marqué par ses origines. Ce nouvel album de l'ex-chanteur des Super Fury Animals raconte l'incroyable périple de John Evans, obscur explorateur gallois du XVIIIème siècle partit à la recherche d'improbables ancêtres aux Etats-Unis. Bien sûr, connaissant l'animal, sorte d'équivalent anglo-saxon au dérangé Wayne Coyne, il en résulte une savoureuse épopée pop, passionnante de bout en bout. Pour s'en persuader, en plus de l'écoute de la musique, lisez donc la très belle interview du monsieur chez les Inrocks. S'il fallait choisir entre les nouveaux disques des rescapés de la britpop, je voterais volontiers pour celui du gallois, bien moins prétentieux et plus enlevé que celui de Damon Albarn, par exemple. L'ex-leader de Blur et de Gorillaz semble cacher un manque d'inspiration sous un apparat sonore qui, si délicat soit-il, ne
peut masquer l'absence de vraies chansons.
Rhys, au contraire, n'a
jamais essayé d'être quelqu'un d'autre. Il avance à son rythme, toujours un peu en marge.
"American Interior", qui se décline aussi en version livre, film et application pour portable, est fidèle à son sujet : c'est le grand disque américain du
gallois. Un mille feuille pop savoureux et crémeux à souhait. Loin d'être écoeuré, j'en redemande volontiers.
Clip de "American Interior" :
"Liberty" (Is Where We'll Be)" :
L'album en écoute intégrale sur YouTube.