State opening of the Parliament

Publié le 03 juin 2014 par Pomdepin @pom2pin

Alors que je m’étais jurée de ne plus parler des Royals pendant un bon moment, voilà que l’actualité débridée d’Elisabeth me rattrape. Mais c’est une reine qui sait se tenir, pas de déclaration folle ou de photo délirante avec elle. Elisabeth assure le job (tellement d’ailleurs qu’elle a déjà prévenue, elle, elle n’abdiquera pas….pauvre Charles!). Elle a un emploi du temps très chargé en juin, je vous en parlerai donc plusieurs fois. (Oui, c’est du teasing!). Ça commence demain, le 4 juin, par l’ouverture officielle de la session parlementaire.

La monarchie ayant essentiellement un rôle folklorique et décoratif, Elisabeth se plie au cérémonial avec sérieux, bien que dans les faits, il ne serve strictement à rien, sauf à ébahir les touristes américains. Franchement, même sans tout ce grand tralala, je suis sûre que les députés arriveraient très bien à siéger. Ce n’est pas comme si ils allaient se perdre et ne pas trouver Westminster. Vous voyez Big Ben? Et bien le parlement, c’est le long bâtiment en dessous. (Pour plus de détails sur la vie politique anglaise, j’en ai parlé ici) Mais bon il faut bien qu’Elisabeth et Philip prennent l’air. On les sort donc pour l’occasion.

(visitlondon.co.uk)

Pour ceux que ça captive, c’est expliqué . Le State Opening of Parliament date du 16 eme siècle. Ça commence par un défilé entre Buckingham et Westminster. La reine fait coucou depuis son carrosse, il y a des chevaux emplumés, des dorures de partout, des franfreluches à pompons. La reine ne met pas un de ses inénarrables chapeaux, mais une couronne qui brille, c’est très festif. Et pour ne rien manquer du spectacle, c’est télévisé, sur BBC bien sur. Elisabeth et Philip pénètrent ensuite dans la royal gallery jusqu’à la chambre des lords, où les attendent quelques 600 personnes, les députés, dont tous les membres du gouvernement et ceux du shadow cabinet de l’opposition. On a droit à la royal procession, jusqu’au trône. Il faut quand même saluer la performance sportive: Pour une dame de 88 ans, Elisabeth ne vacille jamais sous le poids de son Imperial State Crown (presque un kilo) et de sa Robe of State, son espèce de manteau. Et j’adore le descriptif officiel, on nous y annonce que la reine "mounts the throne"…


(Dailymail.co.uk)

Bien sur, le cérémonial est un peu plus compliqué que ça. Par exemple, les lords, avant de début des festivités, envoient un émissaire, connu sous le nom charmant de "black rod" (le bâton noir) pour prévenir les manants de la chambre des communs (les députés élus) qu’ils peuvent se joindre à eux. La tradition veut que la porte des communs soit fermée, pour afficher leur indépendance vis à vis de la royauté. Et quand ce malheureux black rod arrive, on ne lui ouvre que pour mieux lui claquer la porte au nez. Comme Sheldon Cooper dans the big bang theory, il doit frapper trois fois avant que les députés acceptent de le suivre. J’aime beaucoup toutes ces traditions complètement désuètes mais tellement british. Cela dit, c’est la dernière partie du cérémonial qui intéresse vraiment tous les britanniques, royalistes, républicains ou autres. Parce que le Queen’s speech est en fait la déclaration de politique générale du gouvernement pour la session parlementaire qui s’ouvre. C’est là qu’on apprendra ce que nous réserve David Cameron ses ministres pour les 12 prochains mois. Et la reine doit se contenter de lire ce qu’on lui donne, pas de commentaire, d’avis personnel, rien. Tout ça pour ça…