Collectif Roosevelt : Edito : L'après 25 mai

Publié le 03 juin 2014 par Lino83

 

Nous étions prévenus, mais le coup est rude.

 Que s’est il passé ? Quelles conséquences pour nous, mouvement de citoyens actifs?

Parce qu’il y a urgence et que nos forces sont limitées, il faudra prendre le temps d’analyser ce qui s’est passé en France et en Europe et de voir comment et vers où doivent porter notre réflexion et notre action.

Quelques éléments cependant pour engager le dialogue :

Bien sûr l’installation de l’extrême droite en France brouille les cartes. Au delà du nombre d’électeurs qui reste modeste (10% de l’électorat), ce résultat permettra aux plus radicaux de relever la tête et de pourrir le débat politique.

Aussi le taux d’abstention si important. Comme le disait un ami grec : “après nous avoir tout supprimé, la dernière chose qu’on va essayer de nous enlever seront les élections”. Et ce serait tellement formidable (pour certains) si les peuples renonçaient d’eux-mêmes à prendre la parole.

Mais surtout le constat que nos idées sont peu entendues. Les partis qui les défendent de près ou de loin on fait des scores encore trop modestes. Une large majorité de la nouvelle assemblée européenne pourrait voter pour le traité transatlantique, et nous risquons fort d’avoir aux côtés d’un président de la banque centrale européenne ancien banquier de Goldman Sachs un président de la commission européenne ancien premier ministre d’un paradis fiscal : le Luxembourg… Triste symbole.

Il nous faut donc garder l’espoir, redoubler d’effort et d’ingéniosité, reprendre chaque jour notre travail de fourmi, chaque jour, écouter, expliquer, être pédagogique, nous former, réunir toujours plus de monde, continuer à creuser nos propositions, échanger entre nous nos bonnes idées, nous associer avec d’autres pour cela, participer aux expérimentations qui ici ou là préfigurent le monde que nous souhaitons, chacun à la mesure de ce qu’il peut faire est important.

C’est d’ailleurs ce qui transparaît dans l’actualité du mois de mai.

Chacun de nous peut changer le monde, disait Vaclav Havel. Sa vie nous prouve qu’on peut lui faire confiance.

Bruno Lamour