Les Frères Dardenne, doublement palmés à Cannes (Rosetta et L’Enfant), présentent leur nouvelle chronique sociale avec Deux jours, une nuit. Sandra (Marion Cotillard), dépressive, voit son avenir professionnel remis en question quand ses collègues doivent voter pour son retour ou pour l’obtention d’une prime. Dilemme cornélien pour ces salariés qui, bien qu’attachés dans une certaine mesure à leur collègue, ont du mal à joindre les deux bouts et voient ce chèque de 1000€ arriver comme un cadeau de Noël en avance. Le vote (enfin nouveau vote car le premier résultat a été contesté) a lieu lundi et Sandra a deux jours et une nuit pour “mener campagne”.
Inlassablement, Sandra va alors expliquer sa situation : “Je viens te voir parce que vendredi, avec Juliette, on a vu Dumont et il va y a avoir un nouveau vote lundi, parce que…”. 48h pour convaincre, 48h pour sauver son poste, pour Sandra cela paraît vain. Pourtant malgré les anti-anxyolitiques et le découragement jamais bien loin, elle va au bout et tente le tout pour le tout. Son absence a prouvé qu’elle n’était ni indispensable, ni irremplaçable. Si elle a besoin de son salaire et de retrouver une activité pour se sortir de la dépression mais aussi sauver son couple, les autres ont besoin de l’argent qu’ils toucheront si elle ne revient pas (pour rembourser un emprunt, payer les études des enfants…). Les Dardenne nous offre une peinture sociale criante de vérité où le capitalisme est roi et où l’argent est devenu plus important que l’humain.
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