Quelques rappels, quand faut-il commencer à « diversifier » : La diversification consiste en l’introduction dans l’alimentation du nourrisson d’aliments autre que le lait. Idéalement, l’alimentation peut être exclusivement lactée jusqu’à 6 mois révolus. Cependant, la diversification peut être entreprise plus tôt, à partir de 4 mois révolus, mais il n’y a pas d’urgence à diversifier. D’autant qu’avant le quatrième mois, une exposition directe du nourrisson à des aliments autres que le lait augmente le risque d’allergies alimentaires. Enfin, la diversification varie ensuite selon la maturation physiologique de l’enfant et l’acquisition d’un ensemble de fonctions telles que la mastication et la déglutition ou encore la préhension. En tout état de cause, cette diversification commence avant le premier anniversaire de l’enfant.
L’étude qui porte sur 332 bébés et enfants britanniques, danois et français, âgés de 4 à 38 mois, a tenté de comprendre les facteurs qui vont déterminer la consommation des légumes par l’enfant. Chaque enfant a été l’objet de 5 à 10 tentatives d’introduction de légumes –ici 100g de purée d’artichauts en 3 préparations, naturelle, adoucie (sucre) ou enrichie (lipides). La prise de purée d’artichauts a été évaluée à la première et à la dernière tentative. Les résultats sont surprenants :
Dans l’ensemble, les jeunes enfants en consomment plus que les enfants plus âgés, suggérant que l’introduction du légume dans l’alimentation peut et doit être précoce pour devenir une habitude alimentaire,
L’introduction des légumes suit 4 modèles différents chez l’enfant :
· 40% augmentent leur consommation de légumes au fil du temps,
· 21% consomment plus de 75% de la quantité proposée, ce sont des « bons mangeurs »,
· 16% consomment moins de 10 g toujours à la 5ème tentative, ce sont les « non mangeurs »,
· 23% adoptent d’autres et divers comportements.
L’âge de l’introduction du légume dans l’alimentation apparaît comme un facteur prédictif de bonne diversification alimentaire. En effet, les enfants les plus âgés de l’échantillon sont plus susceptibles d’être plus réticents.
Le degré de satisfaction et de satiété apparaît plus élevé chez les « bons mangeurs », alors que les « non mangeurs » présentent d’irritabilité et de refus alimentaires.
Enfin, sucrer ou enrichir ne sert à rien et ne montre aucun effet sur la quantité consommée.
Toute exposition, répétée, familiarise les enfants avec le nouvel aliment, concluent les auteurs, même si d’autres stratégies de goûts ou de présentations peuvent être utiles pour les enfants plus âgés ou plus « difficiles ». Le Professeur Hetherington de l’Université de Leeds et auteur principal de l’étude appelle donc les parents à suivre ces indications précieuses et « à commencer tôt et souvent ». Même si votre enfant est irritable ou n’aime pas les légumes, l’étude montre qu’en 5 à 10 tentatives, « l’affaire est faite ».
Source: PLoS ONE May 30, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0097609 Learning to Eat Vegetables in Early Life: The Role of Timing, Age and Individual Eating Traits