L’exposition répétée à cette lumière bleue des écrans, le soir et la nuit, est associée, une nouvelle fois à une augmentation de la sensation de faim, par décalage de l’horloge biologique et modification du métabolisme. Si c’est une nouvelle mise en garde contre ce facteur de trouble du rythme circadien, cette étude, publiée dans la revue Sleep et présentée au congrès Sleep 2014, suggère a contrario que l’exposition à la lumière pourrait être un nouvel outil de modification du métabolisme et de l’apport alimentaire.
Plusieurs études ont déjà suggéré que la lumière bleue des tablettes mobiles, affecte la mélatonine ou » hormone du sommeil « , et donc notre cycle circadien ou horloge biologique. Une exposition de 2 heures à ces dispositifs suffit à entraîner une réduction de plus de 20% des niveaux de mélatonine, donc un retard et des troubles du sommeil. La mélatonine est une hormone produite par la glande pinéale la nuit et dans des conditions d’obscurité qui signalent la nuit à notre organisme. Une exposition à la lumière la nuit peut donc ralentir ou même stopper la production nocturne de mélatonine, perturber le rythme circadien, accroître le risque de diabète et d’obésité, ou de maladies plus graves comme le cancer du sein, en cas de perturbations sur plusieurs années consécutives.
L’étude a été menée auprès de 10 adultes en bonne santé avec des horaires de sommeil réguliers et un régime alimentaire isocalorique. Les participants ont passé 4 jours dans des conditions de faible luminosité soit une exposition à moins de 20 lux pendant les 16 heures d’éveil et à moins de 3 lux pendant les 8 heures de sommeil. Le dernier jour, les participants ont été exposés à 3 heures à 260 lux de lumière bleue 10,5 heures après leur réveil, et les effets ont été comparés avec ceux de l’exposition à une faible lumière sur 2 jours. Cette seule exposition de 3 heures à la lumière bleue dans la soirée aiguise la faim et accroît le métabolisme du glucose.
Pas de lumière bleue après le repas du soir ! L’exposition est donc particulièrement influente sur l’appétit, montre cette étude, lorsqu’elle a lieu avant et pendant le repas du soir. Dans ce cas, elle s’avère associée à une augmentation de la sensation de faim 15 minutes après le début de l’exposition et près de deux heures après le repas. Cette exposition à la lumière bleue diminue également la somnolence et accroît la résistance à l’insuline.
Des résultats importants car ils suggèrent que la manipulation de l’exposition à la lumière ambiante ou luminothérapie peut représenter une nouvelle approche pour moduler les habitudes alimentaires et le métabolisme.
Source: Sleep (In press) via Eurekalert (AAAS) Evening Blue-Enriched Light Exposure Increases Hunger and Alters Metabolism in Normal Weight Adults
Lire aussi :HORLOGE BIOLOGIQUE: Dormir avec la lumière, c’est risquer de prendre du poids! (Visuel© Chris Boswell – Fotolia.com)