Si vous aimez les jeux de pistes, les vieilles Porsche, les soeurs qui n’en sont pas, les pères pas vraiment morts, les lacs et leurs secrets : bienvenue au club!
Premier long métrage de Vincent Mariette, Tristesse Club met en scène trois personnages en quête d’eux-mêmes, en quête d’autrui, et de tant d’autres choses.
Il y a Léon (formidable Laurent Lafitte), le frère aîné pathétique, star du tennis déchue, mari volage, père lamentable, un « has been » misérable et endetté qui reproduit malgré lui le schéma paternel. Il y a aussi Bruno (insaisissable Vincent Macaigne), trentenaire bonhomme et faussement nonchalant, un anti-Dom Juan esseulé et introverti qui a lancé avec succès un site de rencontres. Enfin, il y a Chloé (Ludivine Sagnier, tout en clair obscur), la soeur cachée pétillante et lumineuse qui, sous ses airs angéliques, va jouer les trublions et venir perturber le « non-ordre » établi…
A travers le portrait croisé de ces trois personnages entaillés aux allures d’oisillons tombés du nid, Mariette nous conte « l’histoire d’une famille qui se crée ». Des références cinématographiques multiples (on pense évidemment à La Famille Tenenbaum de Wes Andersen, influence revendiquée par le cinéaste, mais aussi à Margot at the Wedding ou à Frances Ha de Noah Baumbacha voire aux frères Coen ou à Jim Jarmusch), une esthétique léchée aux couleurs qui frôlent parfois la saturation, une musique lancinante signée Rob (Belle épine de Rebecca Zlotowski, Horns d’Alexandre Aja…) et une maîtrise des genres qui permet à Mariette de mêler les genres, passant du polar au drame teinté de tragédie grecque, et de faire rimer tristesse et tendresse, suspense et allégresse, mélancolie et comédie.
Bercés par cette ambiance follement drôle et drôlement maussade, nous voici sous le charme de cette « mélo-comédie » un brin prévisible, mais ô combien brillante et inventive.
Sortie le 4 juin 2014.
Tristesse Club
Tristesse Club Bande-annonce VF