« Jack Holmes et son ami »
WHITE Edmund
(Plon)
Roman d’excellente facture, sorte de « Jules et Jim » à la sauce américaine. En l’occurrence Jack et Will. Deux hommes dont l’amitié se noue dans le New York du début des années soixante (de l’autre siècle). C’est par l’intermédiaire de Jack que Will fait la connaissance d’Alex, sa future épouse. Mais Jack peine à refouler l’attirance et le désir qu’il ressent pour son ami Will. Jack se confie aux bons soins d’un psychiatre. Il feint de vivre une vie sociale conforme aux normes en vigueur avant d’assumer pleinement son homosexualité. Alors que son ami Will s’installe dans d’autres normes, plus conformes celles-là : une femme, deux enfants, une vie confortable. L’amitié perdure. Les années passent. Au fil de l’histoire des USA, une histoire omniprésente, hors du champ des caricatures. Les deux amis vivent l’un sa singularité mais sans s’exposer socialement, l’autre sa normalité avec tout ce qu’il faut de dérapages pour que cette normalité ne soit jamais prise en défaut.
Voilà un beau et passionnant roman qui révèle une Amérique engluée dans ses contradictions. Avec ses références littéraires aussi. Tels certains passages qui ne sont pas sans rappeler la prose de Henri Miller. Un roman dont l’Auteur est une découverte pour le Lecteur. Une découverte qui l’a enthousiasmé.