L'autre jour, à la sortie d’un concert de Loudblast, je discutais avec Hervé le batteur du combo qu’on ne présente plus, et nous constations tous les deux que les groupes français de la génération 80 avaient presque tout disparus.
Après ce concert des Loudblast, J’ai été heureux de constater que les français étaient plus que jamais présents sur la scène metal. Le cas ADX est intéressant car pendant presque 20 ans, leur actualité, à l’exception d’un disque paru en 1998 RESURECTION (NDR. Ca ne s’invente pas hein ?!) a été plutôt pauvre. Puis, en 2011, le groupe revient plus fort que jamais avec Immortel et en février 2014 nous fait une belle démonstration de force avec ce douzième album intitulé Ultimatum.
Plutôt que d’écrire des tartines sur cet excellent disque, je vous propose de vous expliquer très précisément pourquoi celui-ci peut vous plaire, si vous êtes fan des 80’s. Pour commencer, ça chante en français, et c’est appréciable. La raison étant que ça parle immédiatement à l’auditeur. Soyez assuré d’une chose, les paroles dans le metal français, ca n’est pas rien. Souvenez-vous du fameux "Délire d’un fou" de Sortilège 1984 ! Je peux vous dire que vous allez flipper votre race ! Personnellement en tant que psychiatre, je ne connais pas de texte « littéraire » plus précis sur le vécu de la schizophrénie. Flippant donc.
Revenons à ADX. Là aussi, les textes ont leur importance, d’autant qu’on est en train de parler d’un compositeur hors pair : Phil. "Commando Suicide" relève le défi du speed metal traditionnel haut la main, sans jamais tomber dans la nostalgie Helloween. Les soli sont bien travaillés, la section rythmique est bien en place, les ponts sont là, et que dire des harmonies à la Maiden, si ce n’est que ça me replonge direct à l’époque où je fumais des mary long numéro 1 au gros chêne ?!
Le disque est puissant tout en conservant ce qui fait la patte du speed : le son organique et non pas synthétique. Ne cherchez pas des saturations modernes à la Edguy mais ouvrez vos oreilles et vous verrez qu’ADX a su rallumer la flamme d’un metal solide mais chaleureux (n’oublions pas qu’ADX est une abrévation pour Acier Doux !).
"Red Cap" la pièce maitresse de ce disque, plus de 7 minutes au compteur, nous montre les talents de compositions du combo qui parvient à fabriquer un univers quasi-cinématographique avec une rythmique au poil. Chaque instrument est à sa place. Pas besoin de chercher la basse, la grosse caisse ou la guitare rythmique, tout est audible en quelques instants. De nos jours, cela est rare, croyez-moi.
Je pourrais disserter encore des heures sur le côté très mélodique de ce disque ou encore sur le plaisir que j’ai eu à écouter "Divine Menace" en boucle, avec sa rythmique qui reste gravée dans les oreilles, dès la première écoute.
Chapeau bas à ADX qui a su revenir sur le devant de la scène avec un excellent disque et de la conviction dans le jeu. Bravo donc.