En allant faire un tour de marché, un stand m’a attiré l’oeil. Sans doute les jolis packagings des boîtes, avec des couleurs pimpantes plutôt inhabituelles pour l’alimentaire.Derrière le stand Charlotte Chupin, de Rivedoux. Elle a démarré son activité depuis le 1er avril, ce n’est pourtant pas un poisson d’avril. Toutefois, les produits qu’elle présente sont tous à base de poissons…« Il n’y avait pas de produits en conserve, réalisés avec des ingrédients de l’île de Ré, miel et sel » assure-t-elle. Depuis trois ans, elle travaille sur le projet
avec son compagnon. Pour le miel, ça s’est fait naturellement, puisque sa soeur Aude et son père Louis sont déjà apiculteurs sur l’île, depuis des années. Pour le sel et la fleur de sel, contact a été pris avec la Coopérative des sauniers. Matthieu, saunier à Loix, fournit la salicorne.Pour les boîtes de sardines, six variétés. Elle travaille, à façon, avec une conserverie du Sud de la France. « Les poissons sont cuits au four, et non pas dans l’huile, ce qui les rend plus digestes, plus légères » affirme Charlotte. D’ailleurs les premiers clients ne s’y trompent pas, ils reviennent déjà se réapprovisionner. Pour ce qu’elle appelle Les Tartinades, le petit pot qui peut être sorti sur la table à l’apéro, elle a fait appel à un fabricant vendéen d’une conserverie artisanale. Les produits sont sans colorants ni conservateurs. Outre la dégustation chez soi, cela peut faire un joli cadeau.Et puis, en complément, il y a même du foie de lotte, produit que je n’avais encore peu vu en conserve. C’est comme un foie gras de la mer. Hmm, c’est savoureux !Les packagings ont été créés par un ami graphiste, Fabien, qui réside à Châtelaillon. « J’avais des idées précises, je voulais que ce soit sobre mais avec du peps » dit-elle. Je dois dire que je trouve cela très réussi et novateur.En ombrelle de tous ces produits, une marque a été déposée : la Sardinerie Le Fleuré. Car derrière tout cela, Charlotte a des projets. Installer un dépôt de stockage dans la zone artisanale de Rivedoux et monter un laboratoire pour élaborer elle-même ses produits. « J’aimerais devenir autonome pour les tartinades » confie-t-elle. Avec bien sûr, la complicité de Aude, sa soeur, qui va monter sa miellerie dans le même lieu.Et pourquoi pas dans un futur éloigné une conserverie ? La dernière a été l’usine de sardines d’Ars, près des Frères de La Côte, elle a été fermée pendant la guerre, elle employait beaucoup de monde… Mais avant se lancer dans un tel projet, pour le moment Charlotte vend des produits tous les jours sur les marchés d’Ars et de La Flotte. Elle fait goûter ses spécialités.
Jean-Jacques, à droite.Parallèlement, Jean-Jacques, son compagnon, vend ses saucissons sur les marchés de l’île dont certains à base d’ingrédients rétais, avec pour certains du miel, bien évidemment. En pendant de La Sardinerie Le Fleuré, sa société s’appelle La Saucissonnerie Le Fleuré. Fleuré, pour Fleur de sel et Ré.