http://www.theatredeloeuvre.fr/kaddish.html#.U4yVC5R_sf8
Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas, de Imre Kertez mis en scène par Joël Jouanneau avec Jean-Quentin Châtelain
"Je pense que la vocation de l'artiste,
de chaque artiste, est de monter dans la galère de son temps,
et de ramer, ramer, ramer...
Le suicide qui me convient le mieux
est manifestement la vie."
Imre Kertez
"Ce nom Kertez, je ne l'ai entendu qu'une fois nobélisé, j'ignorais tout de cet auteur, et ensuite j'ai vu son nom inscrit sur les murs du métro, en enfilade, une publicité de l'éditeur, 3 textes dans un même coffret à offrir, et des 3 j'ai choisi, pour commencer, le plus court, celui aussi dont le titre m'appelait.
Ce qui conduit à choisir un texte comme Kaddish, et à tenter de l'offrir eau public, ne répond jamais à un seul critère. Le fait que je n'ai pas d'enfant joue évidemment un rôle : dans mes pièces, les enfants sont ou adoptés ou trouvés, ou morts, ou ils fuguent c'est un constat que je fais. Il est vrai que je suis né à quelques kms du lieu ou Pétain serra la main d'Hitler et que dans mon enfance le mot juif était tabou imprononçable autrement qu'à voix basse. Reste que le choix de Kaddish est avant tout le choix d'une écriture d'exception."
Joël Jouanneau
C'est au théâtre de l’œuvre à 19h avec Jean-Quentin Châtelain.
http://www.theatredeloeuvre.fr/recital-emphatique.html#.U4x9IZR_sf8
après à 21h30 il y a reprise du Récital Emphatique de et avec Michel Fau eh bien je peux vous dire que les deux lavent par ex comme de l'eau bénite pour mécréants des élections européennes, et de leurs résultats, font retrouver à la fois toute l'innocence et la lucidité qu'il faut acquérir lentement mais surement ; c'est sa toute dernière fois au Misanthrope de se travestir en monstre en diva en infiniment gracieux et grotesque et ainsi revenir sur tout ce qu'on appelle des repères artistiques entre Carmen le Mekong Nevers et Phedre.
Michel Fau dans le programme répond à des questions de Frédéric Franck directeur du théâtre de l'Oeuvre.
Les programmes du théâtre de l'Oeuvre sont incomparables un peu comme ceux de l'Opéra, avec soit le texte soit des récits des artistes et des photos toujours très belles.
L'interview de Michel est démente pour moi car il y est plus fidèle à lui même que lorsque je le croise à la sortie de sa loge. C'est tout ce que j'aime l'incarnation, la présence, le délire pour décoller du sol.
"-Interpréter, est-ce devenir un personnage ? Jouer, est-ce seulement faire semblant ?
Ni l'un ni l'autre, ce qui est important c'est d'incarner. Incarner, c'est dans la chair et en même temps, il y a quelque chose de divin métaphysique. C'est respirer une parole. Si on fait un théâtre sans texte alors c'est un geste qui doit être incarné ou transmuté. Le geste est pour moi très important, je me pose beaucoup de questions sur les gestes quand je joue, le corps est totalement lié à l'esprit. Je ne pense pas trop au personnage, je pense plutôt au rôle et à la parole, au texte, comment il doit être dit, avec quelles formes, avec quels gestes, de quelle façon. Et quand on a de grands auteurs, le rôle apparait. J'aime quand il y a l'esprit et les entrailles, j'aime quand il y a de la chair. Je n'aime pas les acteurs qui ne jouent qu'avec leur bouche.
(à propos de son travail sur l'alexandrin)
Trouver l'évidence de la parole sans être dans la banalisation, c'est ce que je voulais. L'alexandrin c'est la parole sublimée, c'est la poésie pure."
C'est au théâtre de l’œuvre à 21h30 de et avec Michel Fau.