Let´s talk

Publié le 02 juin 2014 par Pomdepin @pom2pin

Grande nouvelle ce matin, sur la BBC, l’université d’Edinburgh a publié une étude affirmant qu’apprendre une langue étrangère, quelque soit son âge retarde les effets du vieillissement sur le cerveau. (C’est ici…il va falloir que je songe à me faire sponsoriser par la BBC, vu le nombre de liens que je mets!). Et ce n’est qu’un complément des recherches conduites aux États-Unis, au Canada et ici même qui confirment que les gens bilingues souffrent moins que les autres de démences et de dégénérescences cérébrales (les liens sont toujours sur BBC, en suivant le premier indiqué, et en cliquant à droite. Mais comme ils n’ont même pas l’air de vouloir me rembourser ma redevance télé, faut pas pousser. Ça suffit comme pub gratuite pour le moment, je ne les mets plus en lien. Non mais!)

Bref, pour résumer, parler plusieurs langues, ça rend intelligent et pour longtemps. C’est un raccourci osé, d’accord, mais mes enfants, bilingues de naissance sont brillants à l’école. Quand ils ne s’endorment pas dans le bus et oublient de descendre pour aller en cours bien sur. Ou qu’ils se trompent de classe…Et cette nouvelle étude est encourageante pour tous, puisqu’il n’y a pas besoin d’être bilingue, il suffit juste d’apprendre une autre langue, pour en tirer des bénéfices. Ça me rassure, ça fait 18 ans que je n’arrive pas à me débarrasser de mon accent français! L’Ado, (il n’a pas d’examen aujourd’hui) que j’ai interviewé au réveil à 14 heures, a confirmé entre deux grognements qu’être bilingue ça l’aide dans ses études. Il apprend n’importe quelle autre langue avec une facilité déconcertante. En Irlande, à la surprise générale, il était premier de la classe en gaélique. Aujourd’hui, il passe espagnol et italien (alors qu’il n’en a fait qu’un an) aux GCSE. Et il veut se mettre à l’allemand, pour le fun comme il dit. Il pense aussi qu’être parfaitement bilingue l’aide à raisonner en math.

Parler plusieurs langues à la maison, c’est une gymnastique constante du cerveau. Ou regarder un match de foot commenté en anglais et hurler en même temps après l’arbitre en français (c’est une règle: les arbitres sont toujours de mauvaise foi et complètement vendus à l’adversaire quand Arsenal joue). Et bizarrement, on ne pense pas exactement de la même façon selon la langue. Je suis beaucoup plus efficace et dynamique en anglais, mais plus réfléchie et contemplative en français. L’Ado, au bord de la crise de nerfs (ça fait deux fois que je rentre dans sa chambre et que je lui pose des questions) est d’accord aussi. Évidemment, je ne parle pas de dédoublement de la personnalité, les différences sont très légères, mais elles sont bien là. Il faut aussi un minimum de concentration pour ne pas mélanger allègrement les deux: j’avoue que certains notions sont beaucoup plus faciles à faire passer dans une langue que dans l’autre, il faut parfois une longue métaphore en français où un seul mot en anglais suffit et vice versa. N’ayant d’exemple sous la main, je me suis à nouveau adressée à L’Ado, qui n’a pas d’idée non plus et veut savoir si il peut mettre un cadenas à sa porte.

Bien sur, l’intérêt premier de parler une deuxième langue, ce n’est pas d’éviter la sénilité, mais de communiquer avec les autres, de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux modes de vie, de partager, d’échanger…Et ça, forcément, ça ne peut pas faire de mal au cerveau. L’Ado, qui finalement regrette de ne plus avoir cours en ce moment et songe à murer sa porte, est toujours d’accord, c’est dire!