4ème de couverture :
Mon père possédait de vieilles pendules. Il passait son temps à réparer le temps. Je le vois, cheveux longs et rebelles, soulever avec précaution les cadrans de ces horloges qui ont marqué les innombrables o'clock de sa vie et de ma jeunesse.»
«Where do I belong ? À quel lieu j'appartiens ? Plus la maladie de mon père progresse, moins je sais ce que je fais là, largué entre ma vie à moi et sa mort à lui, sur cette construction vaudevillesque qu'est la jetée de la ville de Bognor. Mon vaste séjour linguistique prolongé en France prend de plus en plus des allures de fuite en avant, mais devant quoi au juste ?». Parfois, il faut attendre des années pour que l'enfant ouvre devant l'adulte les valises cachées dans le grenier de leur mémoire commune.
Mon avis :
Journaliste et producteur, Alex Taylor a animé de nombreuses émissions de télévisions anglophones ou bien françaises, notamment la plus célèbre d'entre elles, "Continentales", une émission intelligente et divertissante en même temps (assez rare pour être soulignée).
Il séduit par son élégance toute british et son aisance dans les langues européenes, qu'elles soient anglaises, françaises, mais aussi allemandes, et en espagnol. Une élégance et un amour de la langue qui transparaissent dans cet émouvant récit, douloureux (son père est atteint de la maladie d'Alzheimer), mais jamais larmoyant et qui pose de très belles questions sur le déracinement et le fait qu'on ne se sente jamais vraiment chez soi, ni dans son pays natal, ni dans son pays d'accueil. Par ailleurs, on appréciera les pages où Alex Taylor se confesse sur son homosexualité, entre pudeur et aveu frontal...
Un beau livre et un homme qu'on est content d'avoir un peu mieux connu grâce à ce récit fort et émouvant.