genre: comédie
année: 1972
durée: 1h45
l'histoire: Selon "Radio plus près de Dieu", rien n'est conçu sans Dieu, surtout pas les shampoings, produits de beauté, la vente des disques... Un animateur dénonce cette escroquerie à l'antenne, ce qui lui vaut d'être licencié. Il réapparaîtra sur de nouvelles ondes avec "Radio plus près de la Vérité".
la critique d'Alice In Oliver:
Certes, on connaît (le regretté) Jean Yanne (l'artiste est décédé en mai 2003) en tant qu'acteur et humoriste, mais celui-ci a aussi réalisé quelques films, parmi lesquels on relève plusieurs réussites, entre autres, Chobizenesse, Moi y'en a vouloir des sous ou encore Les Chinois à Paris.
Vient également s'ajouter Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, réalisé en 1972. Cette comédie satirique constitue aussi la toute première réalisation de Jean Yanne. Le film rencontrera un vrai succès au moment de sa sortie. Pourtant, Jean Yanne ne trouvera aucun producteur pour financer le film.
Par la suite, il crée avec Jean-Pierre Rassam sa propre société de production, Cinéquanon pour produire le film. Au niveau de la distribution, ce long-métrage réunit Jean Yanne lui-même (donc à la fois devant et derrière la caméra), Bernard Blier, Michel Serrault, Marina Vlady, Jacques François, Jacqueline Danno, Paul Préboist, Daniel Prévost, Ginette Garcin et Maurice Risch.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil fera également scandale au moment de sa sortie. En même temps, le film de Jean Yanne reste une critique virulente sur le monde de la radio et les phénomène de mode (souvent éphémères).
"Le monde est peuplé d'imbéciles qui se battent contre des demeurés pour sauvegarder une société absurde": voilà une phrase (prononcée dans le film) qui a le mérite de résumer parfaitement cette comédie. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.
Attention, SPOILERS ! Christian Gerber (Jean Yanne), journaliste pour la radio parisienne Radio Plus, est en reportage en Amérique du Sud à la recherche d'un chef rebelle caché dans la jungle. Après négociations, il obtient une interview de ce dernier, mais voit son matériel confisqué par celui-ci.
Alors qu'il se fait allègrement doubler par des reporters sans scrupules qui fournissent des reportages bidons, il revient à Paris bien décidé à se venger et à bousculer le train-train de sa radio, dont la ligne éditoriale a été axée sur Dieu et la religion, en accusant ses confrères en direct lors de l'édition de midi. Ayant évité in extremis le licenciement, il est mis sur une voie de garage et nommé superviseur des émissions artistiques . Après avoir écrit des chansons humoristiques sur Jésus-Christ et tourné en dérision sa radio ainsi que son directeur Plantier (Jacques François), il est finalement licencié.
Comme je l'ai déjà souligné, Tout le monde il est beau... est une satire du monde de la radio et des effets de mode (ici, c'est la mode "Jésus-Christ Revival" qui en prend pour son grade), mais pas seulement. Finalement, Jean Yanne dresse déjà un portrait acerbe de la société de consommation, uniquement focalisée sur l'image et le paraître.
Beaucoup de critiques considèrent cette comédie comme le chef d'oeuvre de Jean Yanne. C'est vrai que ce film se démarque de la plupart des comédies françaises qui sortent actuellement dans nos salles et qui ne dénoncent plus grand chose.
Ici, l'humour est cynique, donc méchant (mais pas trop non plus). Hélas, Tout le monde il est beau... a bien souffert du poids des années. En résumé, c'est une comédie typique des années 70. Pas sûr que le public adhère (aujourd'hui) à cette histoire de "Jesus-Christ revival".
Ensuite, le film est parfois entrecoupé de séquences musicales qui ne servent pas à grand chose et qui font surtout office de remplissage. Mais ne soyons pas trop sévère, dans l'ensemble, Tout le monde il est beau... reste une très bonne comédie, un film souvent jouissif et qui peut s'appuyer sur un excellent casting, Jean Yanne en tête.
note: 15/20
Jean Yanne Tout le monde il beau tout le monde... par susacacon