Hannibal est de retour pour une seconde saison encore plus malsaine et psychologique à l’issue inéluctable ! Diabolique !
Mais tout d’abord, il faudrait que Will Graham puisse être innocenté et c’est tout le travail qu’entame la première partie de la saison, parfois un peu longuette, Will étant bloqué dans sa cage et cherchant à convaincre les différentes personnes qui lui rendront visite qu’il a été manipulé. En même temps, il doit toujours aider le FBI à résoudre les meurtres du Chesapeake Ripper, de plus en plus glauques. Entre des meurtres à la mise en scène particulièrement macabre et les visions de Will toujours aussi perturbantes, l’atmosphère reste toujours hypnotisante et malgré l’obscurité d’un scénario qui avance lentement, on reste suspendu jusqu’à ce que les masques commencent à tomber.
Il faut toutefois attendre que Will soit sorti de prison pour plonger dans le vif du sujet. C’est en effet à ce moment là que les enjeux prennent bien plus d’importance avec Will et Hannibal qui se rapprochent encore, plaçant chacun leurs pions pour une partie d’échecs psychologique dont il sera difficile de déterminer l’issue tant elle semble incertaine et tant les deux protagonistes sont doués en manipulation. Et les personnages secondaires le sont tout autant avec leurs secrets bien enfouis à l’instar d’une Gillian Anderson magnétique. Ce petit jeu du chat et de la souris dans l’esprit des personnages est particulièrement fascinant et l’on se doute alors qu’il n’y a qu’un moyen pour que cela se termine de manière violente.
Cette seconde saison est également l’occasion de commencer à retrouver d’autres éléments propres à l’univers d’Hannibal Lecter que l’on peut voit dans les livres où les films. Le plus marquant sera sans conteste l’irruption dans le récit des frère et sœur Verger. Si l’on a la vision du Mason Verger handicapé et défiguré du film de Ridley Scott, on le retrouve ici avec le visage complètement fou de Michael Pitt. Découvrir cette fois toute la manipulation de Lecter sur son personnage jusqu’à son issue morbide est aussi fascinante que malsaine et surtout particulièrement trash pour une série de grand network américain.
Car c’est là aussi l’originalité de la série de Bryan Fuller, une propension à la psychologie, à l’esthétisme poussé avec une atmosphère pesante et malsaine dont on a du mal à se détacher qui aurait toute sa place sur une chaîne câblée comme Stars, Showtime ou AMC mais qui se retrouve cette fois sur le grand network NBC. Un choix de programmation osé pour la chaîne qui n’est pas récompensée par les audiences toujours confidentielles mais par des critiques très positives. Une série de prestige pour la chaîne comme le dit Fuller et tout cela se vérifie bien quand on plonge dans la série qui sera marquée cette fois par un final sous forme de bain de sang qui nous laisse plus qu’incertain sur le destin de certains personnages.
D’une certaine manière, cette seconde saison prend son temps pour s’installer mais bénéficie d’une seconde moité qui récompense bien ses spectateurs assidus et surtout qui apporte une fin parfaite à ce qui aurait pu être la fin de la série. Mais un nouveau statu quo sera en place pour la saison prochaine qui permettra d’explorer Hannibal sous un nouvel angle qui devrait être toujours aussi intéressant !