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Troublants points communs entre Mehdi Nemmouche et Momahed Merah - AFP
Après une enfance difficile et un plongeon dans la petite délinquance, le suspect de la tuerie du Musée juif de Belgique, à Bruxelles, a sombré dans l'islam radical. Parti combattre en Syrie, le tireur présumé avait échappé à la surveillance des services de renseignement.Mehdi Nemmouche, Français âgé de 29 ans, arrêté vendredi à Marseille, est soupçonné d’avoir abattu de sang-froid quatre personnes au musée juif de Bruxelles, le 24 mai dernier. Son profil évoque celui de Mohamed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse et Montauban en 2012. Comme lui, il s’agit d’un islamiste. Comme lui, il a échappé aux "écrans radar" des services de surveillance français pour aller s’entraîner à l’étranger. Medhi Nemmouche fait partie de cette génération de djihadistes partis combattre en Syrie. Il y serait resté un an en 2012 et 2013 avant de réapparaître en Belgique.
Arrêté à la gare routière de Marseille Saint-Charles lors d’un contrôle des douanes, il s’est montré peu bavard depuis le début de sa garde à vue. Mais tout l’accable. Il était porteur d’armes identiques à celles qui ont tué à Bruxelles, un revolver 38 spécial et une kalachnikov à crosse rétractable. Il avait aussi sur lui un appareil photo dans lequel les enquêteurs ont retrouvé une courte vidéo évoquant l’attentat et montrant les armes utilisées au musée juif. Enfin, dans ses bagages, il transportait un drap portant le sigle de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Ce groupe djihadiste, affilié à al-Qaida, est le plus virulent à opérer en Syrie. Il prône l’instauration d’un califat islamique en Irak, en Syrie et dans l’ensemble des pays voisins. Ses membres se sont rendus coupables d’une multitude de crimes de guerre : décapitations publiques, assassinats de civils, prises d’otages et autres atrocités. L’EIIL est la milice djihadiste la plus puissante de Syrie, dirigée par Abou Bakr al-Baghdadi, un homme que certains experts présentent comme le successeur de Ben Laden.
Tandis que les enquêteurs débutent seulement leur travail et tentent notamment de savoir si le suspect avait des complices, la polémique enfle déjà. Comment Medhi Nemmouche, ce nouveau Merah, a-t’il pu échapper à la surveillance de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) à son retour de Syrie ? Il avait été détecté dès 2009 comme "élément en cours de radicalisation" alors qu’il purgeait une peine de prison dans les Bouches-du-Rhône. "Il s’est radicalisé au cours de séjours successifs en prison", a déclaré hier le procureur de la République de Paris, François Molins. Condamné à sept reprises et incarcéré cinq fois, notamment à Lille et à Toulon, il s’était illustré par son prosélytisme extrémiste et l’appel à la prière collective en promenade. François Hollande, saluant l’arrestation du tireur présumé de Bruxelles, n'a pas manqué de souligner qu’il avait été arrêté "dès qu’il a mis le pied en France"… Jacques Myard, député UMP des Yvelines, a expliqué que cette affaire était "malheureusement la preuve qu’il n’existe pas de sécurité parfaite malgré le professionnalisme reconnu de nos services". D’autres, comme Eduardo Rihan-Cypel, député PS des Yvelines, rappellent la grande difficulté à repérer et surveiller tous les candidats au djihad.
Hier soir, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué qu’il souhaitait "à très brève échéance faire voter les mesures législatives indispensables à un meilleur contrôle des candidats au djihad et notamment pour les empêcher de quitter le territoire". Avec son homologue belge, Joëlle Milquet, il a appelé à un renforcement de la mobilisation européenne.FG avec AFP