Créé en 2001 par Alberto Guijarro, Gabi Ruiz et Pablo Sole souhaitant un festival à taille plus humaine que Benicasim pour lequel ils travaillaient, Primavera Sound s’est imposé aujourd’hui comme l’un des principaux festival pop / rock européen voire mondial. Regroupant sur le site du Parc del Forum, emplacement gigantesque au bord de mer à quelques stations de métro du centre ville de Barcelone, pendant quatre soirées plus de 200 groupes répartis sur près de 10 scènes, un programme pléthorique qui s’étend de 17h à 5h du matin, où la qualité des artistes ne pâtit pas de la quantité, Primavera marque un moment important de ce printemps musical. Voici ce qui nous a marqué.
Une particularité intéressante cette année réside dans la soirée d’ouverture (le mercredi 28 mai) où les 6 concerts programmés dont celui de Stromae attendu par l’ensemble de la communauté belge et française, sont en accès libre. Une jolie initiative qui s’apparente un peu à une invitation de voisins lors d’une pendaison de crémaillère, afin de leur présenter les lieux et d’offrir quelques bons moments en compensation des désagréments engendrés, et inscrit le festival au coeur de la vie barcelonaise.
Malgré des averses très soutenues juste avant sa montée en scène, décalant le début du concert d’une demi-heure, Stromae n’en a pas été refroidi et a déroulé un show au millimètre démontrant toutes ses qualités de chanteur, danseur et d’acteur. Un spectacle très abouti qui a aussi marqué le public espagnol.
Parmi les autres très belles sensations du week-end, nous citerons Arcade Fire avec un concert de 2 heures où les tableaux merveilleux se succèdent les uns aux autres, où la mise en scène ne fait que mettre en valeur une musique jouée, vécue et partagée par l’ensemble des musiciens sur scène (on en a dénombré 13) avec le public. Comme chacun de leur passage, ils confirment leur amour et leurs talents pour la scène.
Nous retiendrons aussi Metronomy, qui malgré un horaire peu confortable (3h15 du matin) ont su l’occuper avec brio. Se libérant totalement, en comparaison des précédents concerts auxquels on a assistés, discutant même entre les chansons, ils semblaient enfin prendre du plaisir, un plaisir communicatif. Il a eu aussi le retour des Pixies, avec un Franck Black qui ne semble pas avoir pris une ride et dont la voix reste aussi captivante, Godspeed You! Black Emperor et leur musique qui s’insinue en vous comme une potion jusqu’à la moelle, Darkside qui ont très bien su mettre en live leur magnifique électro et emmener les milliers de spectateurs, malgré un Nicolas Jaar qui visiblement sous le trac n’a pas pu regarder le public qui lui été tout conquis, Majical Cloudz qui avec une mise en scène minimaliste (pour ne pas dire inexistante) ont réussi à tenir le public très sollicité. Enfin le show sur lequel nous avons souhaité rester était celui de Seun Kuti (fils de Fela Kuti) en pleine forme. Une heure de afro-beat à la danse, au chant et au saxo effrénés. Du grand, du beau concert comme un tornade de musique qui en met également plein les yeux. La conclusion parfaite à ces 4 nuits !
Quelques déceptions sont tout de même à noter, avec SBTRKT dont les problèmes techniques ont plombé le set et !!! où la voix de Nic Offer apportait aux morceaux ce que tout un chacun apporte lors d’une séance de karaoké, c’est à dire un bruit heurtant. On espère les revoir prochainement d’en d’autres conditions.
Tous ces artistes seront bientôt sur les scènes des différents festivals d’été partout en France et dans le monde, n’hésitez pas à aller les voir. Sinon, pour les autres, Arte Live Concert nous offre quelques captations très intéressantes ici.