Avec la pochette de l’album, le contexte est posé : religion et noirceurs sont au programme de ces 7 nouveaux titres (6 pour être précis puisqu’Axiom revient 2 fois). L’ouverture s’opère avec Distorted Angels avec la douce voix inspirée de Pollard Berrier. On atteint le 7ème ciel dès les premières notes de violon. Axiom et ses cloches s’ensuivent. Archive revient à ses premières amours : un long morceau de 10 minutes (ce qui nous avait manqué dans With Us Until You’re Dead, il faut le dire). On entre dans la noirceur avec une mélodie au piano qui nous ferait presque penser à l’Exorciste de prime abord. On se laisse encore une fois emporter dans les méandres musicaux d’Archive. Le groupe est à son top niveau en seulement deux morceaux.
Dave Pen prend le micro pour Baptism. Cette fois-ci, le son se fait plus « agressif » avec guitares saturées opposées à une batterie lancinante très archivesque. Une petite accalmie au sein du morceau avant de repartir dans les spirales guitaristiques du groupe. Transmission Data Terminate propose de calmer le jeu, enfin seulement dans les paroles. Musicalement, on sent l’urgence et le brouillard qui s’installent. Un rythme effréné et un sample synthétique installent l’atmosphère. Il ne manquait plus à tout ça que les voix. La voix de Pollard est toujours aussi douce, presque résignée, comme en retrait. Puis c’est une voix féminine (celle d’Holly Martin ?) qui prend le relais. Les chœurs s’alignent en fond et portent le tout. Morceau magistral en tous points.
The Noise of Flames Crashing est peut-être le seul rayon d’espoir dans cet album suffoquant. Enfin, là encore, seulement du point de vue musical, parce que si on en croit les paroles, on est loin de se réjouir. C’est un peu la fin du monde d’après ce qu’on comprend et ce qu’on interprète. Mais c’est Maria Q au micro, alors on a de quoi se réjouir ! Shiver continue sur cette lancée et vient amorcer la descente. Une intro encore une fois tellement « Archive », rappelant Bullets ou Lights. C’est un peu plus léger également, plus pop. La deuxième partie du morceau s’envole et nous avec. Mais voilà, Axiom est de retour pour clore l’album et rajoute une couche angoissante, avant que les cloches ne sonnent le glas.
C’est un voyage d’une quarantaine de minutes qui attend l’auditeur, s’il l’ose. Archive est en grande forme et offre une nouvelle fois un très bel album, à l’ambiance imparable. On n’a pas encore eu l’occasion de voir le film qui accompagne Axiom, mais on n’a aucun mal à imaginer l’esthétique et la noirceur du projet avec ces 6 titres.