Atteint d'une forte laryngite attrapée dans le vol Lima-Vienne, Juan Diego Flórez a été contraint d'annuler les trois premières représentations du Barbier de Séville au Bayerische Staatsoper et a été remplacé par Edgardo Rocha. On pourra entendre le ténor péruvien ce soir ainsi que le 7 juin sur la scène du Théâtre national de Munich.
A quelque chose malheur est bon. Le public munichois a eu le plaisir de découvrir le grand talent de l'uruguayen Edgardo Rocha, un vrai ténor rossinien, qui a repris le rôle d'Almaviva. Rocha a donné un bel exemple de canto fiorito, avec une extrême agileté dans le colorature, une voix lumineuse et éclatante, des suraigus brillants d'un beau métal. Ce jeune ténor de 31 ans dont la voix a les qualités d'un Luigi Alva a de plus une présence en scène fabuleuse. On aimerait pouvoir l'entendre dans Don Ramiro, un rôle qui a fait sa réputation internationale. Un talent rare qui est sans doute à l'aube d'une grande carrière.
Un bonheur ne venant jamais seul, on retrouve à ses côtés la mezzo Kate Lindsey qui donne une Rosina extrêmement sensuelle avec un beau travail vocal dans les registres inférieurs qui souligne son jeu d'amoureuse coquine et aguichante. Une chanteuse dont le jeu déborde de joie de vivre et de gaieté et qui dont la Rosina est animée d'une ferveur amoureuse qui ne tolérera aucun obstacle. Un chant constellé, bien projeté et avec une articulation impeccable. Une délicieuse Rosina!
Le jeune baryton russe Rodion Pogossov a déjà de nombreux Figaros à son actif. Il décline le Largo al factotum avec une extrême agileté et un rythme très soutenu, un rien trop posé cependant dans la superbe et pas assez dans le naturel. Mais ce côté un peu surfait disparaît vite et il se montre un excellent partenaire de scène dans la réplique. Coqueluche du public comme il se doit, il recevra une fort belle ovation.
Renato Girolami est un vieux routier du rôle de Don Bartolo dont il maîtrise tous les arcanes, c'est aussi un acteur à la diction excellente qui tire à merveille les ficelles bouffonnes de la commedia dell'arte. Peter Rose revêt les habits de son complice Don Basilio avec sa basse aux sonorités profondes. Tout cela donne un plateau de la plus haute qualité, extrêmement homogène, avec des chanteurs rôdés dans leurs rôles et qui s'y entendent dans leurs talents d'amuseurs. On passe une soirée délicieuse. Les ensembles sont particulièrement entraînants, ainsi du quintet Don Basilio-Cosa veggo!, absolument fabuleux!
Antonello Allemandi dirige l'Orchestre d'Etat de Bavière avec un sens exquis de la théâtralité. qui met en valeur les fulgurances de la partition. Il commence de manière plutôt originale par une ouverture très étudiée, en donnant des respirations inhabituelles suivies de redémarrages soudains du plus bel effet, comme pour annoncer les rebondissements de la construction musicale et scénique. L'orchestre et les choeurs participent à l'unisson à la réussite d'une soirée enchanteresse.
Agenda
Les 1 et 7 juin et le 30 juillet, à la fin du Festival d'été d'opéra munichois, avec pour ces trois soirées Juan Diego Flórez dans le rôle d'Almaviva. Voir le site du Bayerische Staatsoper.
A quelque chose malheur est bon. Le public munichois a eu le plaisir de découvrir le grand talent de l'uruguayen Edgardo Rocha, un vrai ténor rossinien, qui a repris le rôle d'Almaviva. Rocha a donné un bel exemple de canto fiorito, avec une extrême agileté dans le colorature, une voix lumineuse et éclatante, des suraigus brillants d'un beau métal. Ce jeune ténor de 31 ans dont la voix a les qualités d'un Luigi Alva a de plus une présence en scène fabuleuse. On aimerait pouvoir l'entendre dans Don Ramiro, un rôle qui a fait sa réputation internationale. Un talent rare qui est sans doute à l'aube d'une grande carrière.
Edgardo Rocha et Kate Lindsey. Photo Bayerische Staatsoper
Un bonheur ne venant jamais seul, on retrouve à ses côtés la mezzo Kate Lindsey qui donne une Rosina extrêmement sensuelle avec un beau travail vocal dans les registres inférieurs qui souligne son jeu d'amoureuse coquine et aguichante. Une chanteuse dont le jeu déborde de joie de vivre et de gaieté et qui dont la Rosina est animée d'une ferveur amoureuse qui ne tolérera aucun obstacle. Un chant constellé, bien projeté et avec une articulation impeccable. Une délicieuse Rosina!
Le jeune baryton russe Rodion Pogossov a déjà de nombreux Figaros à son actif. Il décline le Largo al factotum avec une extrême agileté et un rythme très soutenu, un rien trop posé cependant dans la superbe et pas assez dans le naturel. Mais ce côté un peu surfait disparaît vite et il se montre un excellent partenaire de scène dans la réplique. Coqueluche du public comme il se doit, il recevra une fort belle ovation.
Renato Girolami est un vieux routier du rôle de Don Bartolo dont il maîtrise tous les arcanes, c'est aussi un acteur à la diction excellente qui tire à merveille les ficelles bouffonnes de la commedia dell'arte. Peter Rose revêt les habits de son complice Don Basilio avec sa basse aux sonorités profondes. Tout cela donne un plateau de la plus haute qualité, extrêmement homogène, avec des chanteurs rôdés dans leurs rôles et qui s'y entendent dans leurs talents d'amuseurs. On passe une soirée délicieuse. Les ensembles sont particulièrement entraînants, ainsi du quintet Don Basilio-Cosa veggo!, absolument fabuleux!
Antonello Allemandi dirige l'Orchestre d'Etat de Bavière avec un sens exquis de la théâtralité. qui met en valeur les fulgurances de la partition. Il commence de manière plutôt originale par une ouverture très étudiée, en donnant des respirations inhabituelles suivies de redémarrages soudains du plus bel effet, comme pour annoncer les rebondissements de la construction musicale et scénique. L'orchestre et les choeurs participent à l'unisson à la réussite d'une soirée enchanteresse.
Agenda
Les 1 et 7 juin et le 30 juillet, à la fin du Festival d'été d'opéra munichois, avec pour ces trois soirées Juan Diego Flórez dans le rôle d'Almaviva. Voir le site du Bayerische Staatsoper.