Patrick Bateman est un personnage fictif issue de l'imagination de l'écrivain Bret Easton Ellis.
Il a un trouble de la personnalité que l'on qualifie de borderline. Il est extraordinairement superficiel. Il ne jure que par les apparences et par ce que les gens dégagent. Il juge définitivement les livres d'après leur couverture. Il est obsédé par les grandes marques à la mode et par l'impression qu'il laissera sur les gens.
Il tue tout ceux et celle qui le font se sentir inadéquat. Il a des épisodes de très sérieuses psychoses et hallucine facilement des choses qui ne se produisent pas du tout. Il vit aussi des épisodes de complète dissociation du moment présent. Par exemple, en serrant la main de quelqu'un dans un bureau il se dit "tu crois peut-être que nous sommes pareils tous les deux à se serrer la main comme deux nigauds, comme nous sommes égaux dans nos jolis costumes trois morceaux, mais en vérité, de nous deux, il n'y a que toi, je suis 100% absent de ce moment de totale connerie".
Il a souvent des crises de panique pour des pacotilles. Par exemple lorsqu'il réalise qu'il a oublié de retourner une cassette video au club video, il peut facilement se retrouver en larmes. En plein milieu du processus de démembrement de l'une de ses victimes, il peut soudainement s'arrêter et crier: "je ne veux pourtant qu'être aimé!"
Patrick Bateman est un animal.
Heureusement il est fictif.
Christian Bale
Dechen Thurman
Micheal Kremko et
Matt Smith l'ont incarné au cinéma, à la télé et sur scène
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Le chien d'un banlieusard est un boxer.
Il ne réfléchit jamais. Il réagit. Il est extrêmement loyal à son maître mais à bien peu d'autres personnes. Lorsqu'il aperçoit un autre chien, sa première réaction est de vouloir s'imposer à lui et de l'intimider. Lorsqu'il aperçoit un chat, c'est trop pour son imagination, il se contente de japper et de l'effrayer en fonçant vers lui, mais souvent, cette drôle de petite créature féline se gonfle, sort les dents et pousse un cri ressemblant à un sifflement si tordu que le boxer se sent obligé de retraiter. Plus étonné qu'apeuré. Il ne lâchera tout de même pas du regard la drôle de petite créature, mais la laissera tranquille.
Il grogne quand on tente de lui soutirer un objet qu'il a dans la bouche et peut mordre si il se sent franchement agacé. Il n'a de souci que pour ses besoins précis quand vient le temps de manger. Il n'évalue en rien le bien du mal et voilà pourquoi, quand la petite voisine jouait dans sa cour avec des petites amies, il n'a fait preuve d'aucun discernement et est allé mordre le tendre visage de la petite blonde qui parlait franchement trop fort pour ses oreilles canines. Il l'a défigurée.
Il a aussi tenté quelques bouchées sur les amies de la petite blonde qui se sont toutes mises à soudainement crier, en blessant 2 autres.
Le boxer est un animal.
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Eliot Rodger était atteint d'un syndrome d'asperger hautement fonctionnel. L'adverbe hautement suivi de l'adjectif fonctionnel ont suffit pour le placer en société contemporaine, mais il était suivi plus que régulièrement depuis ses 8 ans. Il y a une semaine, il en avait 22. Il était encore vierge, ce qui n'est pas une anomalie.
Il ne jurait que par les apparences. Il ne comprenait pas pourquoi les gens "laids" ou "pauvres" avaient le droit d'avoir de jolies copines. Un plaisir qu'il n'avait jamais eu la chance de goûter lui même, n'ayant jamais embrassé une fille de sa vie et maudissant la vie pour cette raison précise.
Fin saoûl, il se pointe l'automne dernier dans un party où personne ne l'avait vraiment invité. Il insulte un peu tout le monde et est impliqué dans une bagarre quand il choisit de s'attaquer aux filles ("Filles" au sens large, qu'il accuse de constamment le rejeter), bataille qui lui brise la cheville.
Humilié, sa rage, son envie et sa jalousie ne s'en trouveraient que décuplés.
Convaincu fermement que les filles de son âge seraient impressionnées par sa BMW, il ne s'en trouve que plus sévèrement déçu quand il constate que la plupart des jeunes filles qu'il approche ne le trouve plus ou moins ridicule avec son statut Facebook qui ne montre que sa BM, et des égoportraits à volonté de sa personne au volant de sa BM. Il ne comprend guère que sa personnalité y est aussi pour quelque chose dans le rejet de sa personne.Il se croit peut-être dans ces pays où si un homme désire une femme, celle-ci n'a pas son mot à dire.
Dans un café, écoeuré et jaloux d'un couple de son âge qui s'embrasse comme il voudrait tant le faire, il leur lance son café sur la tête et prend la fuite. Ça lui fait grand bien.
Prochaine étape: le fusil et la tuerie. Il habite les États-Unis, alors il s'achète deux fusils aussi facilement qu'on s'achèterait de la margarine.
Cette vie n'est pas juste. Il tuera.
Juste les couples. Les filles. Les blondes qui l'ignorent. N'importe qui qui oserait le faire se sentir inadéquat. Il annonce son jour de vengeance sur Youtube, au volant de sa BM bien entendu. Il publie aussi des clips musiscaux, toujours au volant de sa BM. La musique des années 80. La musique de Patrick Bateman. La même. Il accompagne son discours narcissique, déconnecté de la réalité et haineux par de petits rires archi faux, comme le pire des comédiens dans le pire des films.
Le soir même, le pire des films se produit. Il tue ses deux co-locs et un de leurs amis. Il tue ensuite 2 jeunes filles qui étaient à la porte de l'endroit où il s'était battu quelques mois plus tôt. Il tuera un autre innocent qui se trouvait sur son passage dans un Deli.
Cerné par la police, il échange des coups de feu, crash sa BM, et se tire une balle dans le front. Ou peu importe. Il n'existe plus. N'aurait peut-être jamais dû.
La famille de Rodger a le coeur brisé.
Détruit.
Les familles des victimes sont horrifiées.
Mes trois portraits sont parents.
Mes trois portraits sont crève-coeur.