Dernière modification le 11-05-2008
Invoquer des facteurs psychiques ou émotionnels pour expliquer les atteintes carieuses prête parfois à sourire. Pourtant, de nombreuses études
(voir bibiographie du Pratikadent) mettent en évidence le lien entre stress et caries. En outre, des
mécanismes biologiques, aujourd’hui bien connus, permettent d’expliquer comment la carie est effectivement une maladie psychosomatique.
Liens biologiques entre stress et caries
Si le sucre était l’unique cause des caries, toutes nos dents devraient s’abîmer en même temps et de manière régulière. Or la réalité est toute autre: les caries se développent
sur certaines dents en particulier, à des périodes bien déterminées de la vie. Comment expliquer ce fait ?
Toute dent possède une immunité naturelle qui lui permet de se défendre contre les acides produits par les bactéries de la bouche à partir des résidus sucrés. Ce mécanisme protecteur repose sur
l’existence d’un flux. Appelé flux dentinaire, il balaie la dent du centre (ou nerf) vers la périphérie ou émail.
En effet, en dépit de leur dureté les tissus de la dent sont perméables et des échanges entre l’intérieur
et le milieu extérieur se produisent en permanence.
La production de ce flux protecteur, qui repousse et neutralise les acides, est sous la dépendance de
l’hypothalamus, zone du cerveau spécialisée dans la gestion du stress. Des expériences scientifiques* ont montré que le flux s’interrompt lorsqu’un stress d’intensité excessive et prolongée
bloque l’hypothalamus. La dent perd alors son bouclier protecteur et le mécanisme de la carie s’enclenche. Une carie sera détectée dans les mois qui suivent. Elle se développe d’autant plus vite
que le stress provoque dans le même temps une constriction réflexe des vaisseaux de la pulpe, amoindrissant les mécanismes de défense et de réparation cellulaires locaux.
* Travaux du professeur Steinman de l'université de Santa Lohma. Voir la bibliographie du
Pratikadent.
Caries et manques affectifs
La carie est bien une maladie psychosomatique. Elle apparaît en écho à un stress ou choc émotionnel qui a dépassé les capacités d’adaptation de la personne qui se bloque alors
dans une réaction de fermeture intérieure pour se protéger. Les acides produits par les bactéries à partir du sucre n’agissent que sur un terrain préalablement fragilisé. La cause première est
interne (émotions, vécu, croyances) et non externe (sucre). Le sucre ne fait que mettre au jour une fragilité réactivée par un stress. Par conséquent, si une carie apparaît, il est plus judicieux
de se demander “qu’est ce que j’ai vécu?” plutôt que “qu’est-ce que j’ai mangé?”. Grâce au langage des dents qui attribue un sens précis à la dent atteinte, les caries sont un marqueur de notre histoire. Vue comme un signe et non
plus comme une fatalité, la carie permet de comprendre ses manques, son vécu, son histoire. Dans le même esprit, les parents peuvent s’interroger sur les carences affectives de leur enfant
révélées par leurs dents abîmées. Le langage des dents leur apportera de précieuses réponses.
Relancer le flux, une priorité
L’existence du flux dentinaire est le garant de la bonne santé de la dent. Une dent soignée dont le flux dentinaire reste bloqué est vouée à se carier à nouveau à plus ou moins
court terme. Libérer et relancer les processus vitaux au sein des tissus dentaires permet d’enclencher le processus de cicatrisation et assure la perennité du soin. Relancer le flux s’avère tout
aussi important après la dépose d’un amalgame ou plombage. En effet, le flux centrifuge agit comme un véritable nettoyeur des tissus dentaires imprégnés de particules métalliques (il est
nécessaire dans ce cas de laisser agir un pansement provisoire à bases d’huiles essentielles* pour permettre la dépollution des tissus dentaires après dépose). Pour relancer le flux vital de la
dent, il est nécessaire d’identifier puis de libérer le blocage émotionnel lié à la dent qui empêche la vie de circuler en son sein. Les informations données par le langage des dents, par exemple
dans le Dictionnaire, servent de base à ce travail libératoire.
Des manœuvres fines inspirées de l’ostéopathie, destinées à redonner à la dent sa motilité naturelle, peuvent contribuer à relancer le mouvement vital (biokinergie**). Cependant, sans prise de
conscience du blocage émotionnel, l’effet de ces manœuvres adjuvantes n’est que temporaire. Ici encore se confirme la nécessité pour le patient de s'impliquer activement par la prise de
conscience dans le processus de libération émotionnelle, seul garant de la pérennité du soin.
* Expliqué dans le Pratikadent à la rubrique Soins.
** Voir le Pratikadent à la rubrique
Ligament (fiche du livre sur le site des éditions Luigi Castelli).
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