Penny Dreadful // Saison 1. Episode 3. Resurrection.
Les deux premiers épisodes étaient grandioses, de vrais modèles à suivre pour ce genre de séries. Ce nouvel épisode était légèrement moins bon mais cela ne veut pas pour autant dire que l’épisode
ne parvient pas à animer quoi que ce soit chez le téléspectateur que je suis. Bien au contraire, j’ai beaucoup aimé ce que la série tente de faire de ses personnages. C’est une vraie grande
épopée visuelle et sensorielle. Les personnages font des choses que l’on ne voit pas généralement dans le séries et je trouve ça remarquable. En tout cas, je ne m’attendais pas du tout à ce que
cela soit fait dans ce sens là mais c’est parfait. « Resurrection » se concentre donc en grande partie sur Victor qui doit faire face à sa créature. Cette dernière va
lui raconter alors les horreurs qu’elle a subit à cause de lui. Le récit fonctionne bien car cela change encore une fois un peu l’univers et la manière de le mettre en scène. Penny
Dreadful cherche à nous plonger dans divers univers ou en tout cas divers moyens de mettre en scène cet univers. Je trouve ça assez merveilleux, surtout quand on voit le résultat. La
narration de la série est étrange mais ne cherche pas pour autant à nous endormir. Bien au contraire, elle est constamment à la recherche de la surprise du téléspectateur et cela fonctionne.
John Logan, le créateur de la série, cherche à inscrire sa série dans une fluidité étonnante, proche de ce que l’on avait notamment pu voir dans True Detective dans un registre
totalement différent. En se chargeant de l’écriture des épisodes pour le moment il cherche donc à développer sa propre vision de la mythologie qu’il a mis en scène. C’est généralement ce qui
pèche dans les séries de network auxquelles aucun showrunners n’est attaché. Pour le coup, John Logan nous offre donc trois épisodes cohérents et celui-ci d’autant plus qu’il
cherche à installer la dynamique de la série que l’on va pouvoir suivre par la suite. Les deux premiers épisodes n’étaient là que pour introduire le sujet et les personnages. Cet épisode est là
pour poursuivre les aventures de chacun et installer chacun dans un pan de la narration. Et quelle narration. Celle-ci prouve toute sa solidité en cherchant à faire dans la nouveauté. En effet,
il destructure plus ou moins le script en lui-même et nous propose donc une lecture à la fois littéraire mais aussi très étrange, comme son récit finalement. L’épisode est donc découpé de façon à
ce qu’il y ait deux univers traités. D’un côté celui de Victor.
Il y a quelque chose de sensuel chez elle (et quand on voit que l’affiche sulfureuse de Sin City 2 très dénudée de l’actrice fait scandale aux Etats-Unis…) qui fonctionne terriblement bien dans une équipe comme celle-ci. Disons qu’en plus de l’actrice c’est le personnage qui fascine. L’intrigue n’évolue pas totalement mais en tout cas Penny Dreadful cherche à prendre son temps et à s’offrir un vrai terrain de liberté. Ce qui fonctionne donc très bien . Finalement, le découpage narratif de Penny Dreadful me plait énormément et j’ai hâte de voir ce que la suite nous réserve. Notamment avec le très probable retour de Dorian Gray.
Note : 8/10. En bref, des personnages toujours aussi fascinants et des intrigues narrativement bien fichues.