Nos débuts avec les couches lavables

Publié le 18 mai 2008 par Claire Et Greg

Dans notre réflexion et notre engagement en faveur de la simplicité volontaire, l’arrivée de notre petit lutin nous a bien sur amené à nous poser la question des couches. Lavables ou jetables ?

Quelques chiffres1 nous ont décidé assez rapidement à faire le choix :

Pour un seul enfant, les couches jetables représentent

  • 4,5 arbres ;
  • 25 kg de plastique, obtenus avec 67 kg de pétrole brut ;
  • plus de 4.500 couches jetées aux ordures ménagères, partiellement décomposables en plus de 200 (voire 500) ans. Ce qui représente 820 kg de déchets, ou un volume de 35 m³.

Relativement à la France, ces chiffres donnent par année :

  • 3 milliards de couches ;
  • 5,6 millions d’arbres ;
  • 47000 tonnes de pétrole brut pour produire 15200 tonnes de plastique.

Et pourtant, cette simple considération écologique ne suffirait pas à convaincre de la nécessité d’utiliser des couches lavables. Les sirènes du soi-disant progrès sont passées par là…

L‘utilisation des couches lavables est-elle une régression , un retour aux langes de nos grand-mères qu’il fallait faire bouillir, une corvée ingérable quand les deux parents travaillent… ? Car bien sûr quand on évoque la question des couches lavables avec son entourage, on se heurte souvent à un regard incrédule, a des remarques quasi offusquées (il semble que les couches jetables soient un des symboles de la libération de la femmes et qu’y renoncer soit presque sacrilège) et que l’on passe - une fois de plus - pour de doux rêveurs (qui déchanteront vite une fois confrontés à la réalité) ou à de dangereux extrémistes passéïstes. Tant pis pour la pollution, seule compte l’efficacité, n’est-ce pas ?
Et pourtant, les choses ont bien changées entre les langes d’il y a 50 ans et les couches lavables désormais disponibles sur le marché :

1 - La lessive avec une machine à laver, c’est quand même pas bien compliqué ;

2 - La lessive n’est pas forcément une corvée féminine. Les papas de nos jours sont quand même capables de remplir un tambour de machine à laver et d’appuyer sur un bouton ;

3 - Les couches lavables actuelles existent sous des formes préformées, avec des scratchs, des culottes de protections imperméables, des p’tits élastiques là… C’est pas plus compliqué à mettre qu’une couche jetable ;

4 - NON, vous n’allez pas vous retrouver à patauger dans les excréments de bébé. On met dans la couche une feuille de protection qui permet d’évacuer facilement ce qui doit être évacué…

Avant la naissance de notre lutin, nous avions acheté un pack contenant différentes marques et formes de couches afin de faire des essais. Nous n’avons pas commencé tout de suite avec les couches lavables, car nous trouvions que bébé était un peu petit pour lui mettre ces couches là tout de suite.. Nous avions opté jusque là pour des couches jetables “écolo” (Moltex öko).

Mais ces derniers temps, nous étions atterrés par la quantité de déchets que produisaient ces couches. Et comme notre lutin a passé les 5 kg, nous nous sommes dit qu’il fallait commencer la transition du jetable vers le lavable.

A l’évidence, une couche lavable reste une couche. C’est très facile à mettre, il suffit de mettre une petite feuille absorbante dans la couche en tissu qui recueillera la “partie solide” et d’ajouter à la fin une sur-culotte pour assurer l’étanchéité.

Lorsqu’une couche est sale, on enlève la feuille de papier avec son contenu (qu’on peut soit jeter à la poubelle, soit mettre dans les toilettes… voire mettre sur le compost) et on fait tremper la couche dans un seau avec de l’eau et de l’huile essentielle de lavandin, aux propriétés désinfectantes (par exemple). S’il reste des souillures, on les élimine sous l’eau avant de mettre la couche dans le seau.

Quand on a suffisamment de couches sales, on fait une lessive et le tour est joué. On peut soit faire tourner les couches séparément, soit les mettre avec le reste du linge. Selon les matières, les couches sèchent plus ou moins vite : les couches en bambou par exemple, mettent plus de temps que les couches en coton.

Après plus de 10 jours d’essais, nous sommes convaincus d’avoir fait le bon choix. Bébé n’est aucunement gêné par les couches lavables, même si elles ont un volume plus important. Et bien sur, notre poubelle se remplit beaucoup, beaucoup moins rapidement. Ouf !

Il ne nous reste plus qu’à compléter notre gamme. En général, il faut compter une douzaine de couches lavables par taille (deux ou trois tailles, voire on peut acheter des couches de taille unique).

Pour que l’argument écologique soit valable jusqu’au bout, il est bien important d’avoir une machine à laver qui ne consomme pas trop d’électricité, ni trop d’eau. Car il faut faire une lessive tous les jours ou tous les deux jours environ.

D‘autre part, lors de l’achat des couches, il faut faire attention aux choix du tissus. En effet, on sait que le coton, lors de sa production, est très gourmand en eau et n’est pas particulièrement local. Tant qu’à choisir du coton, c’est tout de même mieux si celui ci est issu de l’agriculture biologique. Sinon, on peut utiliser d’autres matières comme le bambou ou le chanvre.

  1. Anne-Marie Ourth, “Les couches lavables modernes consistuent une alternative moderne, économique et écologique aux couches jetables“, Thèse de doctorat [↩]