Année : 2014
Réalisateur : Mizuho Nishikubo
Genre : Historique, Drame, Tranche de vie
Synopsis : Sur l'île de Shikotan, Junpei vit avec son petit frère Kanta et leur famille dans une petite maison sur la côte. Nous sommes en 1945, les japonais viennent de perdre la guerre. Au lendemain de la défaite, l'armée soviétique vient s'installer sur l'île, bouleversant de manière drastique le mode de vie de ses habitants. Junpei et Kanta, se nommant eux-même Giovanni et Campanella en hommage aux héros de leur livre préféré, vont devoir être courageux et faire face à ce qui les attend. Ils vont au passage rencontrer une jeune demoiselle russe nommée Tanya.
Mon avis : J'ai vu la bande annonce sur les réseaux sociaux il y a quelques semaines. Par chance, une petite salle de cinéma pas très loin de chez moi le diffusait, et re-par chance, c'était un mercredi après-midi ou je m'emmerdais particulièrement. Alors au lieu d'essayer vainement de compter jusqu'à dix millions (après douze, je perds le fil), j'ai décidé de me bouger les fesses en ville pour le visionner. Hashtag ma vie. De quoi on parle déjà ?
Les graphismes ne me plaisaient pas tant que ça au début, j'aime bien quand c'est un minimum détaillé, ombré, et que de jolies couleurs soutiennent le tout. En fait, j'ai complètement changé d'avis en plein milieu du film : ces graphismes et ce chara design épurés permettent de mettre parfaitement en scène la simplicité de la vie de Junpei et Kanta. Malgré leur routine ou aller à l'école et jouer avec une petite locomotive sont les principales activités, les deux petits garçons sont heureux. Les jolies couleurs sont quant à elles bien présentes, en harmonie avec le reste.
L'arrivée de l'armée russe va tout chambouler sur l'île : un climat de peur s'installe tout d'abord, un effroi face à l'inconnu que la barrière de la langue rend plus intense encore. Les japonais se retrouvent acculés par ces "Russkofs" sortant de nul part, leur nourriture est rationnée, leurs sorties limitées, leur liberté abolie.
Malgré cette tension omniprésente, Junpei et Tanya vont devenir amis, et au même titre, les relations entre japonais et russes vont se détendre peu à peu. La scène de l'école, ou la classe japonaise se met à chanter russe et vice versa est très touchante. Aucun des enfants présents n'a choisi la situation dans laquelle la guerre les a plongés, mais ils décident d'y faire face et plus que tout, d'être en bonne entente avec les autres.
Quand le bonheur semble enfin être à portée de main, la réalité les rattrape de nouveau lorsque tous les japonais sont déportés. Ils sont envoyés dans des camps de travaux forcés, dans le froid d'un pays étranger, parfois sans leur famille. C'est peut-être à ce moment précis que l'on prend pleinement conscience du drame dans lequel nous sommes plongés petit à petit. Plus d'échappatoire n'est possible pour eux, et pourtant...
Le rapprochement avec une autre histoire dramatique du même genre s'est imposé de lui-même. En effet Le Tombeau des Lucioles a, de par son contexte historique identique et des thèmes abordés similaires, quelques points communs avec L'île de Giovanni, même si le premier reste, pour ma part, bien plus tragique et plus dur à regarder. Ici, la réalité est entrecoupée de passages laissant place à l'imaginaire des deux petits garçons, et c'est peut-être ce qui leur permet de tenir. Cela rend la vérité plus facile à supporter, et plus simple à accepter.
Bien évidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de verser une larme, parce que, voilà c'est comme ça, à un moment il faut que ça sorte ^^.
J'ai beaucoup aimé, et je vous implore d'aller voir L'île de Giovanni aussi, trop peu de films japonais sont à l'affiche dans nos salles pour ne pas en profiter =) Nous n'étions que sept dans la salle, et cela mérite infiniment plus.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
Ha, et le premier qui m'interpelle en me faisant remarquer que le cheval de la famille s'appelle Hana, je fais la tronche.
Ma note : 15/20