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Intolérance au bruit

Publié le 31 mai 2014 par Lana

Le monde va trop fort. Quelqu’un a augmenté le son, impossible de le baisser. Le monde va trop vite. Mais on ne m’a jamais appris à douter de la réalité (même si, depuis le temps… enfin passons). Le bruit existe. Peut-être pas aussi fort. Peut-être pas tous avec la même intensité, venant de tous les côtés à la fois, chacun transperçant également et simultanément mon cerveau. Peut-être pas. Mais il est là, il existe. Alors sans doute que j’exagère, que j’ai besoin de vacances. C’est pas si grave, c’est pas si dur. Pourquoi je n’arriverais pas à supporter le même bruit que les autres, que ça ne dérange pas tant que ça? C’est vrai, à midi je n’en peux plus, je suis à bout, et si je ne mets pas mes écouteurs je vais finir en pleurs. Je me souvenais de la vitesse du monde, mais pas d’un bruit si insupportable. Alors, comme d’habitude, j’ai tenu le coup en chancelant, parce qu’on va quand même pas en faire une histoire, ce n’est jamais que la réalité que tout le monde supporte, mais quand ça s’arrête, je me dit ah oui, merde, c’était violent quand même.  Et j’écoute le bruit, le même mais beaucoup moins bruyant. Et c’est là que je me rends compte que c’est fou. C’est fou qu’il ait été si fort il y a une semaine, c’est fou qu’il m’ait empêchée de vivre, c’est fou que maintenant tous les bruits qui arrivaient comme des flèches acérées se plantant dans mon cerveau ne soient plus qu’un bruit de fond auquel je ne porte pas attention. Difficile de ne pas admettre que mon cerveau déconnait. Difficile de ne pas admettre que c’est vraiment lié à une maladie. Oui, parce qu’au fond de ce cerveau, il y a toujours une partie qui se dit que si j’ai été si mal il y a des années, c’était parce que j’étais malheureuse (je ne l’étais pas, mais cette partie irrationnelle n’est pas à ça près) et pas malade, enfin pas complètement.

C’était le petit rappel de la schizophrénie.

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Tu m’as oubliée? Tu crois t’en sortir comme ça? Eh bien non, me revoilà, j’existe, je suis toujours là, et j’adore te faire des pieds-de-nez quand tu te crois débarrassée de moi. Un nouveau symptôme, c’est marrant, non? Comme ça, tu sais que je peux toujours te surprendre, que j’en ai encore sous le coude. OK, tu m’as eue pour cette fois, avec tes cent milligrammes supplémentaires,  mais ce n’est que partie remise.
Ne l’oublie pas.  Nous deux, c’est pour la vie.


Classé dans:Réflexions personnelles

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