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Et si le Canadien de Montréal appartenait à ses partisans?

Publié le 30 mai 2014 par Shadlaw @rachadlaw

Et si le Canadien de Montréal appartenait à ses partisans?   Est-ce que cela vous a déjà traversé l’esprit que notre club mythique des Canadiens de Montréal pourrait appartenir aux partisans qui décideraient des orientations et de la vision de l’équipe? Ça peut vous sembler fou et utopique mais c’est pourtant la réalité des plus grands clubs de soccer européens. Les Clubs les plus puissants et les plus performants comme le Real de Madrid qui vient de gagner la fameuse coupe européenne de la « Champions League » est une coopérative qui appartient à ses partisans depuis sa fondation, il y’a plus de 100 ans. « the club provesthat co-operative ownership can be a real alternative to privately-owned soccerclubs ».
C’est aussi le cas d’autres clubs espagnols comme l’Athletico Madrid, l’Athletic Bilbao, le CA Osasuna. Le 2e plus grand club espagnol de tous les temps, le FC Barcelone appartient à ses membres communément appelés « les socios» (au nombre de 222 980 en 2013), avec un stade d’une capacité de 99 302 places. Ils forment une assemblée de délégués qui détient le pouvoir sur le club et élit le président depuis 1978, pour des mandats de deux ans et demi. Quand un président prend des décisions qui ne font pas leurs affaires, ils le mettent dehors en assemblée générale. Le Benfica de Lisbonne (Portugal) compte 200 000 membres qui contrôlent le club.   C’est le même scénario en Allemagne où le modèle coopératif connait beaucoup de succès. Au fond, 33 des 36 clubs de la Bundesligua, le championnat allemand, appartiennent aux partisans. Le plus grand club allemand, le Bayern de Munich est détenu par 156 000 partisans qui contrôlent 84% des parts de la Coopérative.   Les clubs appartenant aux partisans sont les plus performants   On parle ici des clubs qui connaissent beaucoup de succès et valent parfois 5 fois plus cher que le Canadien de Montréal. Par exemple, le Real de Madrid est le club le plus couronné de succès dans le football espagnol. Il a été élu meilleur club du XXe siècle par la FIFA. Il a remporté 32 titres en Liga, 19 Coupes d'Espagne et un record de 10 Ligues des Champions et 2 Coupes de l'UEFA. Le Real Madrid est le club qui produit le plus de revenus au monde (650 millions de dollars) et, en 2013, il est devenu le premier club en termes de valeur (3,3 milliards de dollars $US ) (Forbes). Le FC Barcelone est évalué à 3,2 milliards $US alors que le Bayern Munichvaut 1,85 milliard $US.   Et si le Canadien de Montréal appartenait à ses partisans?   Propriété privée et attentes des partisans incompatibles   Actuellement, le Canadien de Montréal qui est un club avec une des marques les plus réputées au monde appartient à une entreprise privée qui doit prendre des décisions, d’abord et avant tout, selon des impératifs d’affaires et non en fonction des valeurs et de l’identité rattachée au Club. Si cela arrive que ces décisions correspondent aux attentes des partisans francophones, c’est essentiellement pour respecter les acheteurs de billets et des bières Molson, donc d’un strict point de vue marketing. A mon connaissance, le club ne semble pas disposer non plus d’une association de partisans organisés capables de défendre leurs intérêts.   Je trouve cela parfois drôle d’entendre les partisans du CH réclamer plus de joueurs francophones et de coachs francophones. Je suis d’accord avec l’idée que les propriétaires du «Canadien de Montréal»devraient traiter les partisans francophones avec plus d’égard parce que ce sont eux qui font vivre ce club. C’est une simple logique commerciale. Mais vouloir qu’un club qui appartient à des intérêts privés, soit le porte étendard de l’identité québécoise et du fait français est un peu exagéré.   Acheter le CH, un défi financièrement réaliste   Si nous voulons un club qui nous ressemble et qui porte nos valeurs, il faut en être propriétaire. A la prochaine occasion de mise en vente, les partisans pourraient se regrouper en coopérative pour acheter le CH. A l’instar de la faisabilité légale de la chose, ce n’est pas un pari fou financièrement.   La dernière évaluation du CH par Forbes équivaut à 775 millions $US (2013). Pour vous donner une idée, 200 000 Québécois à 1000 $ chacun, nous avons 200 millions de $, environ 26% de la valeur du Club. Cela représente une mise de fonds conséquente pour financer l’acquisition du Club par des institutions financières qui vont se bousculer pour investir dans une affaire aussi rentable que le CH.   Les Montréalais ont toujours voulu un club de hockey qui leur ressemble, qui correspond à leurs aspirations les plus profondes même identitaires, un club différent qui va au-delà du sport et du divertissement, qui garde vivante sa glorieuse histoire sportive. Bref, ils veulent plus qu’un Club de hockey, comme la devise du FC Barcelone "Més que un club" (Plus qu’un club) mais il faudra s’en donner les moyens. Comme partisan, je suis prêt à acheter une part sociale d’une telle coopérative demain pour 1000 $ ou plus.

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