Front National: combattre ou abdiquer?

Publié le 30 mai 2014 par Xylophon

C'est l'histoire d'un pays qui ne croit plus en grand chose. Les chiffres ne lui donne pas tort . En citant Louis Morin, le Directeur de l'observatoire des inégalités : « Depuis 2008, le niveau de vie diminue et la france populaire décroche. »

http://www.inegalites.fr/spip.php?page=analyse&id_article=1930&id_rubrique=28&id_mot=28&id_groupe=14

C'est l'histoire d'un pays qui a élu un Président , Sarkozy, qui a dépensé un argent qu'on avait pas, comme pour une certaine campagne électorale, financée sur fonds perdus.

C'est l'histoire d'un pays qui a cru sans doute naïvement à la promesse d'un changement, à une exemplarité retrouvée, à une cohérence dans les décisions, à la hiérarchisation de l'action publique.

C'est l'histoire d'un pays qui a voté le 25 mai pour un mouvement politique qui s'appelle le Front National.

Je n'avais pas 18 ans lors que Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour de la Présidentielle de 2002.

http://lexilousarko.blog.fr/2011/02/19/un-21-avril-a-l-envers-10632416/

Comme une piqûre, un sédatif puissant, je pensais naïvement que la France était vaccinée définitivement contre cette farce politique, même si les municipales, avaient donné déjà quelques signes de faiblesses.

C'est sans doute sur un terreau fragile, que Marine Le Pen a construit sa victoire.

http://lexilousarko.blog.fr/2009/06/29/henin-beaumont-vacille-6421761/

Certains jeunes en situation de précarité, des ouvriers et des employés au chômage, ont sans doute voté par défiance, pour qu'on les entende enfin, ou par dépit, lassé d'une classe politique qui surjoue la proximité quand le décalage n'a jamais été aussi grand entre la France d'en bas et ses élites.

http://blog.mondediplo.net/2014-05-06-L-echec-des-elites-francaises

On pourrait alors se dire que ce mécontentement est passager, que la crise que traverse la France est conjoncturelle, et que quand la situation économique et financière s'améliorera, le Front National aura bientôt perdu la guerre des idées.

Mais la situation est plus complexe.

Il reste moins de 3 ans à France Hollande pour redonner des signes d'un Etat fort, qui combat et qui réussit sa bataille contre le chômage.

Il reste moins de 36 mois au Président de la République pour faire valider une réforme territoriale qui pour l'instant ressemble plus à une cacophonie d'élus défendant chacun leur bastion politique, qu'à une réforme nécessaire pour donner cohérence à une action publique territoriale aujourd'hui désorganisée.

Mais de façon plus inquiétante encore, c'est que Marine Le Pen, représente désormais presque une figure politique légitime et légitimée dans l'espace public français. Elle a réussi à donner un cadre bienveillant à un parti "qui n'a ni dans son histoire, ni dans sa gestion politique montré une quelconque aspiration à la promotion de la démocratie".

http://lexilousarko.blog.fr/2012/02/26/de-quoi-marine-le-pen-est-elle-le-nom-12937437/

Ce populisme gagne du terrain, doute doute parce les partis traditionnels, UMP comme le Parti Socialiste n'ont pas pu donner des réponses politiques aux problèmes des Français.

Que faire alors?

On pourrait attendre tranquillement la déroute d'un pouvoir qui ne semble pas avoir pris la mesure de la gravité de l'Etat de la France, ou qui s'il en a pris conscience, n'a pas encore donné de raisons aux français d'adhérer à ce projet politique.