Publié le 30 mai 2014 par Dottmungeer
2The Elder Scrolls Online : Faux jeu solo ou vrai MMO ?
Il y a un mois sortait en grande pompe The Elder Scrolls Online, attendu par des tas de joueurs à travers le monde.
Seulement voilà, le couperet est tombé dans plusieurs magazines et sur un certain nombre de sites reconnus et ce n’est pas exactement du joli. Entre les bugs à répétitions, l’identité graphique absente et le système de combat inadapté, on est loin de l’accueil tonitruant que l’on pensait lui réserver.
Je ne vais pas vous embêter avec une critique en quatre pages, d’autant plus que vous avez sans doute déjà lu mille textes. Nous allons donc nous concentrer sur l’unique point vraiment important : The Elder Scrolls Online est-il un bon MMO ?
Pas tout à fait Elder Scrolls…
Il ne faut pas se le cacher, le dernier bébé de Bethesda n’est et ne sera pas le nouveau chapitre de votre série de RPG préférée. En effet, malgré le nom qu’il porte et son gameplay, il faut admettre que l’on n’est pas vraiment face à la profondeur d’un Skyrim ou d’un Oblivion. Par exemple, la baston est très différente. Bien qu’elle donne l’illusion d’être la parfaite copie de ses prédécesseurs, il est certain que le joueur ne ressentira pas les même sensations. Entre le personnage semblant moins mobile, les roulades et les sortilèges à gogo, on se sent définitivement plus proche d’un MMO.
Parce que oui, parlons-en, des sortilèges ! Le système de compétence, lui aussi, diffère drastiquement de celui de ses aînés. Ici, même si l’utilisation répétée d’un de vos skill le feront progresser, il n’y est plus guère question de disciplines ou d’écoles. En fait, chacune des catégories (« Epée à deux mains », par exemple) contient des pouvoirs actifs et passifs. Donc, si je décide de dépenser un point de compétence dans ladite branche, je me retrouverai avec un nouveau pouvoir, ayant sa propre barre de progression, croissant à mesure que je l’utilise. La « magie » à proprement parler n’est donc plus l’apanage des sorciers et autre guérisseurs. Désormais, même les guerriers et templiers possèdent quelques sorts à distance propres à leur classe.
L’arbre à skill
Il y a aussi de bons restes. La scénarisation et l’univers, par exemple. Ce dernier, toujours aussi riche, plonge comme jamais le héros dans des cultures différentes, chacune se mélangeant et apportant sa petite touche au monde de Tamriel, même si l’identité graphique du titre est finalement assez fade. Quant aux quêtes, elles sont assez plaisantes et loin des archétypes coréens à base de « Va me rapporter la peau de trois ânes et du chamois pour ma couverture », profitant de vrais dialogues et d’une vraie scénarisation. Dommage que la finalité de celles-ci ne soient qu’un écran de fumée, le résultat étant toujours sensiblement le même.
… mais pas vraiment un MMO
Vous vous sentez bien dans l’ambiance hein ? D’ailleurs si quelqu’un est dans votre dos ou lance un sort, vous le saurez pas. Na !
Hélas, mille fois hélas, la force des Elder Scrolls fait aussi la faiblesse du genre auquel cet opus tente d’appartenir. Anarchique et faisant pâle figure face à la clarté de son équivalent sur World of Warcraft, le combat à la première personne, un véritable réflexe pour tout amoureux des produits Bethesda, est une vraie plaie pour l’amateur de jeu-de-rôle multijoueur. En utilisant cette vue, il est bien difficile de détecter les AoE (sorts de zone) et leurs portées. Certes, le réalisme est renforcé, mais lorsque celui-ci devient un obstacle, il faut réfléchir à d’autres moyens de rendre la fight palpitante. Quant à la vue troisième personne, elle est désagréable et n’offre finalement pas une visibilité réellement supérieure, la caméra étant située dans le dos du personnage et non pas plus au-dessus de sa tête.
Faut admettre, graphiquement ça envoie du pâté de campagne
Et dans un sens, immersion ne rime pas non plus avec réjouissance. Car un gamer bien immergé, c’est un gamer solitaire. Du coup, en dehors des donjons et des quêtes groupées, il n’y a aucune raison pour l’aventurier de se constituer un groupe, à moins de particulièrement apprécier la compagnie inutile.
Et du coup, je fais quoi ?
In fine, nous sommes face à un jeu à l’équilibre instable, oscillant entre l’excellence en solo et le MMO à peine correct. Aucun besoin de recourir à l’aide d’autrui, un système inadapté dans l’ensemble,… Un vrai plaisir solitaire.
Il y a deux manières de voir The Elder Scrolls Online. Du point de vue d’une personne se focalisant sur le multijoueur, il a finalement peu d’intérêt, à moins d’être désœuvré, d’avoir un groupe d’amis enthousiastes ou d’être ultra fan de la licence. Et encore. En revanche, si vos finances se portent bien, l’achat peut être envisagé si vous ne comptez jouer en groupe que lorsque c’est nécessaire. Mais à 13€ le mois, l’expérience s’avère assez onéreuse.
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