Et voilà les résultats du Stand Histoires d'Horreur !! Rappelons d'abord les participants et leurs textes :
Leeko
Il était une fois, une fillette...
Une fillette qui galopait dans un jardin, sautillante, souriant aux fleurs et oiseaux. Un petit panier en osier à la main, une robe rose bonbon et des petites ballerines d'un jaune flamboyant, la gamine ramassait les œufs en chocolat, posé dans son jardin, en poussant de petits cris joyeux à chaque nouvelle trouvaille.
Soudain, elle arrêta net. Un œuf, d'une curieuse lueur doré brillait sur le gazon. Elle appela ses parents, intriguée :
- Papa, Maman, regardez... Il est tout bizarre l’œuf ! Il brille...
Sa mère remarqua :
- Il est très joli ! Va y, prend le ma chérie.
La fillette recula d'un pas et se cacha derrière son père :
- Non, gémit elle. J'ai peur...
- Allons, allons... Ce n'est qu'un petit œuf, qui n'attend que toi ! Met le dans ton panier !
- Non ! Cria t-elle ! J'veux pas ! C'est un œuf de sorcière, j'en suis sure ! Si vous le mangez, vous allez vous transformer en méchants ! J'veux pas ! J'veux pas, sanglota t-elle.
- Mais non... murmurèrent les deux parents.
La gamine secoua la tête, mis ses mains sur les oreilles et s'enfuit en courant, abandonnant tout les autres œufs.
**
Un lugubre gargouillement fit sursauter la petite fille durant la nuit. Elle se leva, et tendit l'oreille...
Le bruit venait de la chambre de ses parents !
Sur la pointe des pieds, elle s'y dirigea et poussa la porte qui s'ouvrit en un grincement...
- Papa ? Demanda t-elle d'une voix cristalline, perçant ainsi un profond silence, Maman ?
Deux yeux dorés s'ouvrirent dans l'obscurité.
Aile 2
Ludovic cueille un dernier œuf dans un buisson et le glisse dans son panier. C’est le douzième, cet après-midi, et le dernier. Il estime en avoir suffisamment pour pouvoir faire plaisir à son petit frère, Malou. Malade depuis le matin même, celui-ci n’a pas pu venir participer à la chasse aux œufs organisée dans le parc par la commune, à l’occasion de Pâques. Ludovic s’est donc prêté au jeu, et est venu à sa place récolté de quoi redonné le sourire au visage triste du petit garçon.Alors qu’il repart sur le petit sentier en direction de la sortie, Ludovic percute une branche qui n’était pas là il y a deux secondes, et tombe en arrière, inanimé.
« tu me donnes tes nœufs ? »
La voix geignarde le tire de son inconscience, et il ouvre brutalement les yeux. Ceux-ci peinent à s’accoutumer à l’obscurité ambiante. Et qu’ils arrivent, Ludovic le regrette aussitôt. A quelques centimètres de son nez se trouve des petits yeux brillants. Des petits yeux de taupe, enfoncés dans le crâne, humides et luisants. Le nez qui se situe en dessous l’effleure, long, poisseux. Et sous celui-ci, une bouche déformée, avec des dents gâtées, et des lèvres épaisses, presque trop grosses.
Puis l’individu se recule et Ludovic le perd de vue. Il voit maintenant le ciel étoilé. Etoilé ? Il est resté inconscient combien de temps ? La douleur qui vrille son crâne l’empêche de réfléchir.
« Alleeeeez ! Donne-moi tes noeufs ! tes noeufs ! »
Il n’a pas senti l’individu se glisser derrière lui, pour lui chantonner ces mots dans l’oreille. Ludovic ne comprend pas ce que lui veut cet homme. Il se redresse, s’asseyant.
« Mes œufs ? ils sont tous dans mon panier. Vous pouvez les prendre si vous… »
L’homme le secoue violemment pas l’épaule et lui hurle dessus, en postillonnant.
« TU MENS ! Donne-moi tes noeufs ! »
Il le repousse.
« Mais si je vous dis, ils sont tous l… »
Un coup sur l’épaule le coupa.
« Tu mens ! »
Le deuxième coup tomba sur son oreille droite.
« tu mens. Tu mens. Tu mens. Tu mens… »
Psalmodiant, l’homme lui donne un nouveau coup, qui lui fit perdre connaissance.
« des noeufs. Beaucoup de noeufs. Tous les noeufs. Noeufs. Noeufs…. »
C’est comme un refrain, qui lui transperce les tympans. Surtout la voix geignarde. Ludovic a l’impression que sa tête va exploser. Tout son corps le fait souffrir… Ah non, il … il ne sent plus son côté gauche. Il rouvre les yeux. Il ne voit que du côté droit. Sa bouche tombe en une grimace grotesque. Dans les yeux de l’homme penché sur lui, une lueur inquiétante brille tandis qu’il chantonne.
« Noeufs… noeufs ! noeufs ! noeufs… noeufs-noeufs ! noeufs … »
Le sang bat fort aux temps de l’adolescent. Il n’arrive pas à formuler un mot, et se contente d’assister, impuissant au spectacle qui s’offre à lui. L’homme lui tourne autour, il l’entend. Il le palpe de ses mains sales et boudinées. Un filet de bave coule de sa bouche, luisant à lumière de la lune.
Puis, d’un geste théâtral, accompagné de son chant de plus en plus inquiétant, il lui arrache sa chemise, promenant ses doigts sur sa peau nue. Il y balade son nez, ses lèvres, sa langue, tout en continuant de fredonner. Et Ludovic ne peut rien faire. Son cœur cogne dans sa poitrine. La nausée monte en lui.
Soudain, c’est l’effroi qui le saisit à la gorge, l’empêchant de respirer.
Dans des éclats argentés, l’homme gesticule, faisant tournoyer un couteau, avec une longue lame.
« noeufs ! noeufs… noeufs… noeufs ! noeufs… »
L’adolescent ferme les paupières une seconde. Puis il découvre avec horreur que la lame se balade sur sa poitrine, traçant des sillons sanglants et brûlants.
L’homme leve vers lui un regard fou.
« noeufsnoeufsnoeufsnoeufsnoeufsnoeufsnoeufsnoeufsnoeufsnoeufsnoeufs…… »
Puis il le plante, trifouille, et Ludovic ne sent rien.
« Oh… le joliii noeuuuuuuuuf… »
La masse sanguinolente bat au même rythme que le sang aux tempes de Ludovic. L’homme est fasciné, captivé.
Puis, d’un coup sec, tire dessus.
Noir.
Voilà ! Des petits comms :Leeko : J'adore l'écriture !! C'est un peu rapide, on a presque pas le temps d'avoir peur, jusqu'à la fin… Qui fait vraiment flipper ! :DAile 2 : Oui, c'est vrai que c'est un peu plus gore que d'horreur… On est plus dégoutés que effrayés ! Mais l'écriture est vraiment belle !Au final, j'hésite vraiment entre les deux textes… Encore une fois, vous vous disputez la finale :)………Mais cette fois-ci, je choisis…………LEEKOOOOOO !! BRAVOOO ! Et un grand bravo à Aile 2 aussi ! Donc un point pour l'équipe rouge :)