Un comportement moteur répétitif, une sorte de trouble obsessionnel compulsif, déjà associé à l’autisme chez la souris, pourrait avoir permis à ces chercheurs du NYU Langone Medical Center de mettre le doigt sur une protéine, Cntnap4, d’ailleurs déjà documentée chez des personnes ayant des antécédents d’autisme. Certes des TOC chez la souris aux facteurs génétiques d’autisme chez l’Homme, il y a un grand pas, cependant, ces conclusions publiées dans Nature, révèlent pour la première fois, un dérèglement biologique spécifique, génétiquement déterminé, associé à un comportement moteur « autiste ».
Les chercheurs rappellent que les personnes atteintes d’autisme présentent des comportements dysfonctionnels, comme le retrait, et des mouvements répétitifs et stéréotypés, comme un tapotement de la main ou un mouvement de bascule constant.
Au niveau du comportement, des souris, issues justement de recherches préalables sur une mutation génétique sur Cntnap4 suspectée d’être liée aux troubles du spectre autistique (TSA), effectuaient une toilette répétitive, se passant la patte de manière obsessionnelle sur les bandes de poils situées autour des oreilles. Face à ce comportement obsessionnel chez ces souris génétiquement modifiées, les chercheurs ont étudié plus avant les voies impliquant la protéine Cntnap4. Lorsqu’ils suppriment la production de Cntnap chez la souris, les niveaux de 2 neurotransmetteurs, le GABA et la dopamine qui interviennent respectivement dans le contrôle des impulsions du cerveau et dans la régulation du tonus musculaire, et dans le bien-être et la motivation, sont alors modifiés. Réduire la production de Cntnap4 réduit la signalisation GABA et augmente la dopamine. Ce dérèglement entraîne le comportement obsessionnel, ici associé à l’autisme chez la souris.
Ainsi, sur la souris, le dérèglement de voies biologiques spécifiques, génétiquement déterminées, vient d’être associé à un comportement moteur « autiste ». Des conclusions qui si validées chez l’Homme pourraient conduire à de nouveaux traitements pour certaines formes d’autisme ou de comportements autistiques. Une cible prometteuse, alors que cette même protéine, Cntnap4 a déjà été identifiée dans de précédentes études dans les interneurones, des cellules du cerveau spécialisées, de patients à antécédents d’autisme.
L’espoir de rééquilibrer les systèmes biologiques déréglés : De nombreux gènes ont été impliqués dans l’autisme mais cette recherche qui identifie des voies biologiques impliquées dans les comportements autistiques suggère aussi que l’inversion des effets de la maladie seraient, peut-être, possible. L’équipe du Pr Gordon Fishell, auteur principal de l’étude, travaille aujourd’hui aux moyens de contrôler et de rééquilibrer tous les systèmes biologiques déréglés, comme une thérapie possible de la maladie.
Source: Nature (In press) via NYU Langone Medical Center Mice with Mohawks Help Scientists Link Autism to Two Biological Pathways in Brain
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