Lundi 26 mai, j’étais invité à une manifestation organisée par les Amis du Vieux Velleron en l’honneur d’un résistant du Vaucluse, Sylvain Meyer,
alias Commandant Gervais.
Une rencontre pour lui remettre officiellement un livre retranscrivant ses propos tenus lors d’une conférence sur la Résistance,
texte enrichi de témoignages, souvenirs, documents et photos ; travail réalisé par cette association qui transmet la mémoire du village de Velleron.
Une soirée, sur invitation, à laquelle une cinquantaine de personnes — des résistants, des rescapés des camps, des enfants de martyrs
— avait tenu à assister et où j’avais été convié à présenter l’ouvrage collectif 39-45 en Vaucluse.
Ce fut un plaisir de revoir certains
témoins, des personnes avec qui j’ai travaillé pendant des mois, chacune contribuant ou collectant des textes, des récits, des bribes de mémoire, pour que cela reste, avant qu’ils partent
tous.
Sylvain Meyer a voulu partager les honneurs avec ses copains. Comme il l’a rappelé, il n’a rien fait seul.
C’était simple, c’était chaleureux.
On a toujours envie de dire merci à des gens comme lui, comme eux.
Lorsqu’on m’a demandé de parler de 39-45 en Vaucluse, j’avais perdu tous mes mots tant je me sentais petit à côté de ces personnes
qui pouvaient donner des leçons d’humanisme à la terre entière alors qu’ils auraient pu avoir toutes les raisons de lui en vouloir !
Certaines personnes sont venues me féliciter pour l’ouvrage, félicitations que j’ai prises pour le collectif qui y a
participé.
Si j’avais
oublié ou minimisé pour un temps l’importance du travail accompli en réalisant ce livre avec la cinquantaine de personnes qui y ont travaillé, les entendre m’a rappelé l’essentiel : donner
la parole à ceux dont les yeux ont vu la fumée monter des cheminées où l’on brûlait des corps, dont les oreilles ont entendu les bombes et les balles déchiqueter des millions de vies, dont le nez
a senti l’odeur des cadavres jetés en vrac par centaines dans des trous rebouchés à la hâte.
Aujourd’hui, ces « anciens », qu’ils aient été soldats, résistants, déportés, et leurs descendants, filles ou fils de
fusillés lors de massacres comme à Valréas, Izon ou ailleurs, rencontrent les enfants dans les collèges et les lycées, pour qu’ils sachent ce qu’est la dictature, le nazisme, ce qu’a vécu
l’Europe lorsque les hommes ont laissé la folie les gouverner. Ils vont leur parler, leur expliquer que ce n’était pas un film, et que personne n’a envie de revivre cela…
Dominique Lin
Cliquez sur les photos pour les voir en grand. Merci aux amis de Velleron pour la transmission des photos
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