Nous sommes rentré en contact avec la grande photographe Mexicaine, on a donc pu lui poser quelque questions…
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Patricia Aridjis, photographe depuis 21 ans. Je viens d’une ville dans le Michoacán, au Mexique. Un lieu où les papillons émigraient pour se défendre du froid des montagnes canadiennes.
Quand as-tu décidé de faire de l’art ?
Ma première rencontre avec la photographie a été à l’Université. Je pense que plusieurs choses se sont réunies en plus du besoin d’exprimer ce qui se passait autour de moi et à mon époque. D’une part, le Mexique est un pays très visuel, à chaque endroit où vous allez, vous trouverez des scènes vibrantes, dures, dramatiques, joyeuses. D’autre part, la photo t’attrape et ne te lâche plus. C’est un amant qui te séduit et te surprend tout le temps.
Comment décrirais-tu ton travail ?
Mon travail tente d’exprimer ma position sur certains enjeux de mon pays. Je suis intéressé par les questions sociales et en particulier entre les sexes.
Crois-tu que l’art devrait être politiquement engagé ?
Naturellement, cela me paraît nécessaire. Peut-être que cela à avoir avec ma formation académique et mon histoire personnelle mais je suis très sensible aux questions sociales (et politiques) : ce qui concerne l’injustice que subit depuis très longtemps mon pays. Les problèmes sont en train de changer et de se nuancer, mais en quelque sorte se sont détériorées. Comme c’est le cas de la violence. Et plus précisément de la violence contre les femmes.
Quel projet veux-tu nous présenter ?
« Las horas negras » (les heures noires). C’est un projet qui s’est déroulé sur 7 ans dans différentes prisons de femmes au Mexique et principalement dans la ville de Mexico. J’essaie de regarder dans l’univers intime des femmes en prison. Il s’agit d’un environnement dans lequel peu de gens ont accès. La société ne veut pas savoir ce qui se passe là-bas et juge sévèrement les détenues. Elles sont à la fois victime et agresseurs: elles ont souffert tout au long de leur existence dans un autre type de prison, pas celle avec des barreaux mais celle du manque permanant affectif et matériel ou la vie n’a pas de valeur.
Que penses-tu de l’art contemporain Latino-Américain ?
Je crois qu’il y a de grands artistes, comme partout dans le monde.
Peux-tu nous dire qui sont tes artistes favoris d’Amérique Latine ?
Dans quelle discipline ? Dans l’art visuel, des photographes ? Il y en a énormément. J’aime beaucoup Vic Muniz. Abelardo Morel, Irina Werning, Ernesto Bazán, le collectif Cía. de photo. À México Graciela Iturbide, Maya Godet, Ana Casas. Elsa Medina, Gerardo Suter, Francisco Mata, Eniac Martínez. Il y en a vraiment beaucoup!
Et ta chanson préférée ?
Mmmmmmh, j’en aie aussi beaucoup ! J’aime la musique de Lila Downs, Caetano Veloso, Café Tacuba. Mais si je dois seulement en dire une, c’est Lágrimas negras.
Où vies-tu actuellement ?
A Mexico
Qu’est-ce que tu aimes dans cette ville ?
C’est très intense, il y a des gens partout. On y trouve une diversité des croyances, des opinions politiques, des manières d’être et de penser. Il se passe tout le temps quelque chose. C’est une ville qui ne s’arrête jamais. Un peu comme moi (hehe). Il y a en permanence des activités culturelles : des expositions, des activités de rue, des représentations de théâtre, de danse, de concerts, des activités de rue.
Un site web ? Un blog ? Une page Facebook ?
Sur Facebook je suis à Patricia Aridjis. Ma Page est en construction et j’espère qu’elle sera prête bientôt. Il y a deux liens ou vous pouvez voir mon travail
http://revistanuestramirada.org/inicio/patricia-aridjis
http://zonezero.com/exposiciones/fotografos/aridjis/fotos.html
Ta prochaine exposition ?
En juillet, « Arrullo para otros », dans la galerie Patricia Conde. C’est un projet que je suis en train de développer sur les nounous.