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L'enchanteresse de Florence

Publié le 30 mai 2014 par Pralinerie @Pralinerie
Merci à Miss Léo de m'avoir accompagnée dans cette lecture du roman de Salman Rushdie, qui patientait sur ma PAL depuis un certain temps.  Inde, Fatehpur Sikri Au cœur de cette histoire, la cour d'Akbar, à Fatehpur Sikri Un étranger, vêtu d'un manteau aux mille couleurs, monté sur un char à bœufs, pénètre dans la ville pour parler à l'empereur. Cet homme blond, un peu magicien, un peu voleur, polyglotte et charmeur, vient révéler un secret à Akbar. Une histoire étonnante, qui rapproche la cour Moghole de la ville de Florence C'est l'histoire de trois amis florentins.  Non, c'est l'histoire d'une princesse imaginaire.  Et d'une princesse moghole oubliée, aux grands yeux noirs.  On rencontre Dracula.  Savonarole.  Machiavel.  C'est l'histoire du Mogor dell'Amore.  Bref, c'est un peu les Mille et une nuits, des histoires qui se suivent, s’emboîtent, s'interrompent pour laisser place à Akbar, à la façon dont il accueille cette histoire, dont il en tire quelques leçons... Cela vous rappellera certainement la façon dont Rushdie aime à nous conter des histoires, que ce soit dans Haroun et la Mer des histoires ou dans Luka et le feu de la vie. Ce roman, c'est un roman pour ceux qui aiment les contes, qui aiment l'histoire, qui aiment les histoires.  Il y a de la magie là-dedans, qu'il s'agisse de celle de l'enchanteresse ou des sorcières, des parfums captivants ou des femmes qui existent par la force de l'imagination d'un roi. Il y a aussi des dieux, des puissances supérieures et magiques qui régissent le monde, et un destin qui peut changer, avec le sort, les récompenses et les punitions divines. Seul le temps, qui ne peut se tordre ou s'arrêter est une limite à cette magie. L'auteur parsème le tout de quelques considération philosophiques. Salman Rushdie tient le monde entier dans ce roman. Un monde plein de bouleversements, de héros et de guerres. Et le lecteur est pris. Il est aussi impatient que l'empereur. Il veut connaitre le fin mot de cette histoire.  Quelques réserves cependant : je regrette que notre Mogor dell'Amore ne nous apparaisse plus, après la deuxième partie, que par les yeux d'Akbar. J'aimais trembler pour son insolente vie, suivre ses larcins et ses mensonges. On ne lit bientôt plus que son histoire derrière laquelle, insensiblement, il disparaît.  Je regrette aussi que cette histoire se passe surtout du côté des grands de ce monde, là où les hommes peuvent voyager, lire, aimer. Le peuple, florentin ou indien, n'y apparaît guère que comme une foule imprévisible, ensorcelée par l'enchanteresse, vivante ou morte, hystérique et criant à la sorcellerie après la mort d'un prince Médicis, s'abreuvant de vin et de femmes après la mort de Savonarole,... bref, une bête mouvante.  Dans les bons côté, il faut noter une importante bibliographie à explorer en fin d'ouvrage (de quoi faire grimper la PAL) ainsi que des liens tissés avec la culture classique : il y a un peu de Roland Furieux dans cette histoire (livre qui est dans ma PAL et que j'ai envie de découvrir, quelqu'un est motivé pour une lecture commune ?) et Akbar distille des conseils de Machiavel, l'air de rien.  Plus qu'un roman d'aventure, plus qu'un roman historique, plus qu'un roman d'amour, ce livre foisonnant touche à tous les genres, porté par la plume poétique de Rushdie. 

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