Les femmes de réconfort s'affichent à Angoulême

Publié le 30 mai 2014 par Rbruderm

Le plus grand festival de la bande dessinée du monde est organisé en France à Angoulême. Pour sa 41ème édition, ce fameux festival a ouvert ses portes du 30 janvier au 02 février 2014. Cette année des artistes coréens ont exposé des planches de dessins sur les femmes de réconfort. L’exposition s’appelait : « Fleurs qui ne se fanent pas ». A travers cette exposition, ces artistes ont voulu faire réfléchir sur les erreurs du passé et sur la violence contre les femmes.

Lee Hyun seo « la main palmée du Japon impérial »

Qui sont les femmes de réconfort ?

A partir des années 1930, suite à l’annexion de la Corée, le Japon a continuellement violenté les jeunes filles coréennes. Il les a réduites en esclavage sexuel pour encourager les soldats de l'armée impériale japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi pour circonscrire les maladies vénériennes. Ainsi entre cinquante-mille et deux-cent-mille adolescentes coréennes de 13 à 16 ans ont été livrées à la prostitution. Ces jeunes filles coréennes n’ont pas été les seules victimes de ce système qui touchait également tous les pays de l'Asie du sud-est qui étaient des colonies japonaises. Ainsi en plus des Coréennes, des Chinoises, des Philippines et des Indonésiennes ont subit ces exactions.

Kim Sin « Encore de l’espoir »

Après 1945, à la fin de la guerre, le gouvernement japonais a dissimulé ce fait historique, de sorte que le monde n'a pas été en mesure de remarquer ce problème. Mais la vérité a fini par émerger grâce au témoignage d'une vieille femme en 1991. Et à partir de ce moment, beaucoup de victimes ont commencé à raconter leurs souvenirs affligeants. Depuis, plusieurs associations tentent de débrouiller ce problème. Elles affirment que les autorités japonaises devraient officiellement reconnaître ce problème pour rétablir la vérité sur l'esclavage sexuel.

Ces associations sous l’impulsion de l’organisation étudiante « Enactus Blooming » (université Goryeo) se sont unies pour créer la marque « Heeum (희움) » qui a pour objectif de réunir des fonds financiers pour aider les victimes et rétablir la vérité. Ainsi, des designers ont conçu des produits sur lesquels on peut voir des peintures réalisées par des vieilles dames d’aujourd’hui qui autrefois étaient ces femmes de réconfort.

Heeum diffuse la vérité historique à travers des slogans inscrits sur ces produits, entre autre : des bracelets, des sacs, des cartes postales, etc. . .

Malheureusement, comme les personnes qui ont vécu ces horreurs, étaient à l’époque de toutes jeunes filles, elles ont actuellement entre 80 et 90 ans. Donc, il y a de moins en moins de personnes qui peuvent témoigner de la vérité.

Beak Sung min « Regard »

Parce que l’influence du festival international de bandes dessinées est importante, cette exposition a causé un grand problème au Japon. Beaucoup de journalistes japonais ont protesté lors de la cérémonie d'ouverture, et ont contesté la véracité de ces exactions. L'ambassadeur du Japon en France a «regretté vivement que cette exposition ait lieu», car il pensait qu’elle donnait « un point de vue erroné qui complique davantage les relations entre la Corée du Sud et le Japon». Et puis, des associations japonaises ont fait pression pour annuler cette exposition car elle était humiliante pour le Japon. Mais malgré ces protestations, l’exposition n’a pas été annulée.