Le fourgon par Jacques Desponds

Rien ne me prédestinait à écrire un roman noir. J’ai débuté ma trajectoire d’auteur par un guide de management, qui m’a servi de support de cours dans l’animation de séminaires sur les compétences relationnelles des dirigeants. Puis m’est venue l’idée d’écrire un essai sur nos rapports avec le temps qui passe, notion qui me fascine par son caractère inconstant et inconsistant. C’est lors d’une soirée entre amis que s’est imposé le sujet du Fourgon : nous parlions du parcours mouvementé d’un compatriote chef d’entreprise, qui s’est exilé avec sa famille aux USA pour fonder une société de vente de voitures et qui, suite à des déboires financiers et une faillite retentissante, s’est retrouvé sur la paille. Voilà pour le cadre de mon roman. Pour séduire le lecteur, il fallait que je le pimente d’une intrigue basée sur des menaces de mort, un mariage qui sombre lamentablement et un piège diabolique aboutissant à l’assassinat d’un innocent.
Ce qui m’a passionné dans l’écriture de cette fiction, c’est le pouvoir quasi tyrannique qu’exercent sur l’auteur le développement de l’histoire elle-même et quelques idées clés qui la structurent telles que panne de véhicule, vengeance d’un truand, confusion de personnes, condamnation d’un honnête homme.
En arrière plan de ce drame, le lecteur est amené à faire un constat et à répondre à une interrogation existentielle :
– Lorsqu’un événement fortuit se produit, aussi insignifiant soit-il, il arrive qu’il engendre des conséquences aléatoires disproportionnées par rapport à sa cause.
– Dans tous nos actes et toutes les décisions que nous sommes amenés à prendre, quelle est la part de la rationalité, de l’intuition et du hasard ? Le sort, drôle de mot pour désigner notre destinée ! La tirons-nous vraiment au « sort » à la naissance ?

Dans Le fourgon, ces réflexions ont malheureusement précipité le héros dans un abîme de tourments !