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Grappillages 2014 (6)

Par Mauss

Entretien très intéressant avec un vigneron bordelais au sujet des vins "bio", "nature" et cie.

Des actions en justice récentes mettent en garde les producteurs sur les conséquences auxquelles ils doivent dorénavant s'attendre en cas d'utilisation de pesticides et autres intrants d'origine chimique.

LE DEVELOPPEMENT DES VINS "BIO" & ASSOCIES

Selon ce vigneron, il y a une tendance lourde vers une prise de conscience de la nécessité de réduire les intrants chimiques, et même de les éliminer complètement.

Mais le point à noter est que ce changement, paradoxalement pour beaucoup, est particulièrement coûteux. Il requiert beaucoup plus de mains d'oeuvre si le vigneron veut respecter totalement cette modification des cultures et des vinifications.

En termes brutaux, cette nouvelle approche de la viticulture serait réservée aux domaines disposant de capitaux conséquents, capables de payer une nouvelle main d'oeuvre… qu'il va falloir trouver. Pas sûr que le "petit" vigneron soucieux d'écologie appliquée puisse suivre ce mouvement.

On sait que bien des propriétés d'importance sont déjà à la pointe de ce changement avec pourtant un désir de ne pas s'encarter sous un logo, sous une bannière, sous des outils de contrôle qui seraient des sources complémentaires de tâches administratives. En fait, leurs noms sont suffisamment connus pour ne pas avoir besoin de cet encadrement afin d'attirer une clientèle qui porte ses choix sur ces "nouveaux" vins. 

Les discussions, études, rapports sur ce sujet vont aller bon train : n'en doutons pas.

FILM

Madame Saporta, en sus de son opus sur le maelström saint-émilionnais, va sortir sur une chaîne TV à ce que je sache, un film qui va remettre une couche grand public à sa vision des choses. 

L'affaire du dernier classement est toujours en cours d'actions en justice, et on n'est pas sorti de l'auberge. A un moment où Bordeaux souffre d'un marché primeurs en berne et surtout de remise sur le marché d'anciens millésimes à des prix parfois inférieurs aux prix de sortie, ce ne sera pas un bonus apporté à ce vaste vignoble où, pourtant - et il faut le redire - il y a de beaux vins ayant des RQP particulièrement intéressants.

Mettons un peu de baume sur cette rive droite pas mal chahutée depuis des années avec cette belle vidéo sur ce village historique de Saint Emilion : ICI

EVENEMENTS VINS

Ce lundi 2 juillet sera le lancement par le Groupe B+D à Paris du WINELAB : ICI . Les amateurs pourront également passer un moment au aux Nautes quai des CélestinsMoritz Rogosky fera déguster quelques millésimes de l'unique Caberlot, un vin toscan qui est unique par son cépage. Espérons qu'il fera aussi déguster son huile d'olive, un pur bonheur.

La chose est entendue : les vignerons sont quasi obligés de créer ou de participer à de telles présentations de leurs crus face à un marché où l'amateur se voit proposer de partout des vins nouveaux qui peuvent chambouler l'articulation de ses achats.

Je persiste à dire, ne serait-ce que pour des raisons économiques de frais à partager, que la solution pour une communication positive se trouve dans des associations de producteurs venant de diverses régions, un atout supplémentaire pour faire venir le chaland. Cela, heureusement, se développe de plus en plus.

RESTAURANT

Si Saint-Emilion offre à l'amateur à la recherche de nobles sustentations gastronomiques quelques maisons de haut vol comme, naturellement l'Hostellerie de Plaisance qui a un nouveau chef dont on me dit grand bien, ou le restaurant récent du Château Troplong-Mondot, il peut également trouver belle satisfaction au Logis de la Cadène (racheté récemment par Hubert de Boüard), admirer le chai de Cheval Blanc depuis la terrasse aménagée en restaurant du Château La Dominique (cuisine moyenne me dit-on) ou vérifier ce qui se fait à Grand Barrail.

Mais aujourd'hui, je veux vous parler d'une maison comme on en fait plus, un lieu historique qui n'ouvre que les midis et où c'est plein à craquer :

puce
Restaurant La Puce 323 Grand Bigaroux, 33330 Saint-Sulpice-de-Faleyrens (05 57 24 71 18) La façade est d'époque, personne n'en doute. C'est près d'un radar, sur la route de Bergerac, juste avant de tourner à gauche vers Saint-Emilion.

Ici, les voix sont fortes, les habitués avec un tatouage "à ma maman" ne se comptent plus, et les coups de fourchette sont à considérer avec beaucoup de sérieux.

Bien évidemment, on ne demande pas une carte - chose incongrue - et on boit gentiment la bouteille d'un bordeaux mis d'office - sans étiquette - sur votre table… que vous partagez avec d'autres convives le cas échéant. Bon, ce n'est pas de l'Angelus ou du Beauséjour Bécot, mais ça se consomme. 

Le menu du jour comporte une soupe de légumes (très goûteuse), suivie de quelques terrines et salades colorées, avant le plat du jour qui fut, hier, un ossobucco ou un poulet aux portions rappelant celle de l'Ami Louis, du temps des grandes heures, je veux dire les années 70.

C'est bon, c'est frais, mais il faut s'arrêter là non seulement pour baigner dans un monde qui ne connaît - éventuellement - que de nom les augustes GaultMillau, Michelin ou autres Champérard, mais surtout pour déguster une purée de pommes de terre d'anthologie. Elle mérite largement la comparaison avec celle de Robuchon. Aérienne, écrasée à la fourchette, beurrée avec une générosité très catholique, à elle seule, elle mérite votre passage. Elle mérite ***.

Une critique ? Les fromages ne sont pas au niveau mais les desserts (car oui, c'est ici fromage ET desserts) sont maison. Comme les dames chez Haeberlin, on est ici servi par la gente féminine qui gère son monde comme dieu pas permis. L'inconscient qui voudrait épater la galerie par des commentaires inadéquats sera vite remis en place… avec le sourire.

Faut-il ajouter qu'il est quasi impossible de dépenser plus de € 30 ?

Si besoin d'un signe supplémentaire pour envisager un arrêt dans ce lieu historique, vous risquez d'y voir, en bel anonymat, quelques grands noms du vignoble voisin : ça ne trompe pas !


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