[Impressions] Adventure Time Explore le donjon et POSE PAS DE QUESTION – Produit dérivé labyrinthique (PS3)

Par Neodandy @Mr_Esthete

Le 15 Juin 2014, joueurs et amateurs d’Adventure Time seront ravis d’apprendre que le premier jeu sur consoles de salon de leur dessin animé favori va enfin sortir dans l’hexagone. Un produit officiel sous licence déjà disponible depuis un peu plus de 6 mois en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis en raison d’une audience et d’un public plus sensibilisé au dessin-animé. Passionné de l’œuvre par une création 100% Cartoon Network, le Blog La Maison Musée a pris le risque d’un premier essai intégral pour vous livrer des impressions … En demi-teinte. Objectivement bien pensé, ce sont les finitions qui peinent à convaincre pleinement pour un résultat plus que discutable. Test de 99 marches d’escaliers animées descendues avec une pointe de déception.

   Comme tout nouvel épisode d’Adventure Time, Finn est confronté à une difficulté qui sera la base scénaristique d’un enchainement d’événements plus ou moins improbables dans l’étrange Royaume d’Ooo ! Le Princesse Chewing-Gum, dans la pure tradition du jeu de rôle, vous confie la lourde tâche d’enquêter dans un lieu jusqu’alors interdit des bienveillantes âmes en sucre : le mystérieux Donjon Secret. Il se trame des choses bien inquiétantes qui minent la monarque du Royaume, Finn et Jake sont les héros de la situation pour enquêter sur des disparitions mystérieux ! Le premier impliqué et supposé, comme un bon nombre d’épisodes, mettent en cause le Roi des Glaces. Ce n’est qu’au bout de 99 niveaux dans le Donjon Secret royal que tout s’éclairera. Le coupable n’est peut-être pas loin du joueur …

Les habitués du dessin-animé noteront la difficulté d’évaluer le scénario de base … Fidèle à l’esprit de la série !

   Le fil narratif s’avère d’une simplicité et d’une nécessité rêvée pour mettre en place un système qui se veut et qui est effectivement dans le respect du Cartoon original. Les failles majeures sont, toutefois, éclatantes dans la mise en scène; la réalisation et la marge de progression. Votre mission justifie une descente progressive vers les tréfonds du donjon : pour cela, exactement 99 niveaux seront à traverser. Tous les 5 niveaux, un Checkpoint vous permettra à loisir de remonter à la surface et de stopper votre progression. Tous les 10 niveaux, un Boss issu de l’univers animé d’Adventure Time sera à affronter. Régulièrement, des méthodes bien spécifiques devront être comprises par le joueur pour venir à bout de l’adversaire.

   Parce que vous êtes un sujet de son altesse royale, une taxe sucrière (Véridique!) vous sera imposée à chaque descente et remontée du Donjon ! Cela se traduit par une prise de tous vos trésors acquis sur les lieux de quête. La moitié lorsque vous perdrez la vie; la totalité lorsque vous souhaiterez redescendre dans le labyrinthe. A l’appui des phrases précédentes, vous aurez donc compris que le jeu se veut être un concurrent, en partie, à la difficulté des RPG "dont-on-ne-prononce-pas-le-nom".

Marceline se révélera utile par sa capacité spéciale à parcourir les zones "non couvertes".

   Parmi un lot de personnages charismatiques et compagnons de Finn et Jake à débloquer, chaque avatar dispose de capacités bien spéciales : Finn peut porter 3 accessoires; Jake peut allonger son corps et traverser des zones inaccessibles; Princesse Lumpy Space a une "imagination débordante" (Comprenez qu’elle peut réaliser plus facilement des attaques dévastatrices), Marceline le Vampire peut voler … A noter que votre accession aux niveaux vous permettra d’incarner ces nouvelles têtes. Globalement, on sent que l’esprit du Cartoon veut être un argument fort de vente de la réalisation vidéoludique d’Adventure Time : Explore le donjon et POSE PAS DE QUESTION. La réalisation, l’ambition et la pratique du système de jeu en moins puisque ces derniers peinent à suivre correctement l’esprit .

Un Gameplay simple et représentatif de l’esprit "Dungeon-like".

   Le système de jeu repose sur une simplicité éclatante. Une touche est attribuée à l’attaque du personnage, une autre à la défense, l’action "X" vous permet de récupérer les différentes trésors, objets, armes. L’interaction avec la touche "Triangle" vous permettra d’utiliser les différents accessoires acquis (Ou achetés). Cela va du bâton de bambou inefficace à des mitraillettes de chatons ou des bananarangs … Enfin, la défense associée aux commandes de mouvement permet d’esquiver avec rapidité les projectiles de vos ennemis. Un bon nombre de joueurs ont souligné la difficile appréciation d’Adventure Time Explore the dungeon because I don’t know par sa répétitivité. S’il est bon de le souligner, rappelons simplement que le genre du jeu vous contraindra à répéter maint et maint de fois des actions similaires à l’aide des mêmes touches, pour les mêmes raisons pour aboutir comme toujours à un Boss et ce, jusqu’à la fin. Toutefois, tel est le prix d’une identité d’un genre bien spécifique de jeux dont l’identité a essentiellement reposé sur ce rythme assez monotone y compris dans le passé vidéoludique.

Discuter avec les rares personnages dans l’espace de jeu permet d’améliorer un personnage … En échange de centaines de trésors durement acquis pour des résultats discutables.

   La progression, quant à elle, est assez punitive et n’entrainera pas même les plus passionnés jusqu’au bout de leurs peines. Aucune sauvegarde n’est possible du niveau 1 au niveau 4 sans atteindre le point qui permet d’atteindre la surface. Contrairement à ce que nous promettait le titre vidéoludique, le seul côté "RPG" réside dans l’acceptation de quêtes confiées par des personnages débloqués au fil de votre progression et la marge de progression repose principalement sur l’obtention de trésors. Il s’agit d’une manière à peine dissimulé pour vous permettre d’enchainer les étages et de fouiller chaque recoin. Les améliorations, chèrement payées en centaines de trésors, nécessitent de votre part d’être assidu(e) au jeu tout en évitant de perdre. Rappelez-vous que toute perte vous divise votre somme de récompense ! Les améliorations concernent plusieurs domaines : votre vie, (Nommée Pulsation), l’imagination (Permet de réaliser des attaques finales à récompense ou détruisant les adversaires à proximité), votre Force, la facilité à réaliser des attaques chargées … Progresser se fait difficilement, les effets sont peu perceptibles pour finalement approcher quasi le millier de trésors sans profonds changements de votre avatar.

Malheureusement, votre personnage ne progresse et bouge "que" dans la Cour royale. Très restreinte.

   Il y avait matière à développer l’univers exubérant et assez fantastique d’Adventure Time. Le sentiment étant que le développement s’est cantonné à un minimum vital qui atteint à peine un niveau plaisant. L’aspect graphique joue, elle aussi, l’argument d’un jeu à l’ancienne. La fidélité d’Adventure Time interagit dans un univers clos réducteur, où une dizaine de personnages partagent l’espace de la courtine : un vendeur d’objets (Choose Goose), et des personnages spéciaux assurent le commerce de capacités/amélioration. Même les adaptations téléphones rivalisent avec un univers plus étendu pour partager la passion d’Adventure Time.

Les médailles sont de véritables soutiens. Divisées en catégories, elles évitent les malédictions; vous protège; améliorent votre quête aux trésors.

   Les références aux épisodes transparaissent dans quelques armes récupérées au sein des niveaux (Epée de Jake, hache géante, le Gantelet du héros …) et surtout dans les médailles acquises qui seront de véritables secours face aux vagues d’ennemis : le pull de Princesse Chewing-Gum, le Grimoire, les lunettes Nerdicon …

   En revanche, il y a cette étrange sensation qu’Adventure Time Explore le donjon et POSE PAS DE QUESTION n’a pas eu le temps de bénéficier d’une adaptation "correcte" sur consoles de salon. Faute de quoi les rares cinématiques et les dialogues qui sous-titrent ces événements paraissent tout droit sorti d’un portage depuis la Nintendo 3DS … Vers une console de salon capable de supporter des merveilles en terme de réalisation. (The Last of Us; Catherine et tant d’autres aperçus sur le Blog La Maison Musée!) En théorie, chaque niveau est généré aléatoirement. Si vous êtes un joueur tenace et régulier, votre œil tombera régulièrement sur des donjons générés parmi une sélection aléatoire. Au final, tous les 10 niveaux, seul l’aspect et les pièges changeront incluant avec cette modification du décor une difficulté accrue. Les adversaires belliqueux, qui donneront quelques nouveaux clins d’œil aux afficionados du dessin-animé: les loups-garous-bisous; les vilains cochons et quelques squelettes de l’ossuaire des bas-fonds du donjon. A part quelques détails de plus et autres bêtes revanchardes, le bestiaire peine à se renouveler : en dehors de nouveaux coloris à l’image des décors dans lesquels vos personnages évoluent, rien ne renouvellera fondamentalement le bestiaire.

Et insuffisant.Un minimalisme fidèle …

   La qualité globale du jeu est double : elle nous partage autant sur ses rares qualités que sur de nombreux défauts. A commencer un système qui fonctionne et très simple mais souffrant d’une difficulté de camouflage. Effectivement le jeu demande de s’accrocher sérieusement à son système pour éviter plus que subir les attaques ennemies vous autant une sacrée part de vie. D’un autre côté, ce sont tous les petits détails qui manquent de soin : la carte de chaque donjon, apparaissant avec "Select" est très imprécise; les niveaux se confondent dans des ressemblances troublantes occasionnées dans des niveaux déjà-vus (99 au mieux et plus si affinité … ) . L’énorme défaut, que l’on ne droit probablement qu’au support Blu-Ray (DVD sur Xbox 360) réside dans des nombreux chargements souvent conclus par des blocages purs et simples du jeu. En de nombreuses situations, le jeu se bloque à de nouveaux essais : la musique, elle aussi old-school, continue de se jouer seule …

La Nuitosphère, ses bananes et sa difficulté. Et des lots plus conséquents et plus facilement acquis!

   "Double" qualifie aussi les modes de jeu. A mi-chemin dans le jeu, le joueur curieux pourra s’essayer au terrifiant mode de la Nuitosphère : encore plus d’ennemis, plus de pièges, et une difficulté encore plus extrême dans un univers cette fois-ci entièrement teintée de rouge. Les amateurs le savent : nous voilà plongés dans le monde du père de Marceline la Vampire, une sorte d’Enfer animé. Attaquer et éliminer vos adversaires seront accompagnés de petites bananes comme le dessin-animé aime à jouer de cette référence. L’idée ne manque pas d’originalité à ce détail près qu’en atteignant certains niveaux, nous revoilà face aux mêmes Boss finaux dans les 10 premiers paliers qui avaient déjà hanté notre partie dans le "donjon secret". Décidément, malgré notre bonne volonté, le jeu a du mal à fonder une identité qui lui est propre et à se dégager d’un schéma qui, dans les premiers niveaux, reste sympathique à découvrir.

Le côté officiel du produit est certain. La qualité … Plus absente.

   Déjà destiné à un public passionné de la série animée, patience et sympathie doivent faire partie de vos attributs pour laisser passer de nombreuses redites, et, malgré son identité naturellement répétitive, un jeu qui se contente de faire peu pour reprendre une once de l’esprit Adventure Time. Les dialogues si savoureux se résument à quelques échanges pâles doublées en voix originales : une fois de plus, la sensation n’est autre que l’on justifie l’appellation Adventure Time en même temps que la franchise s’en trouve esquintée par un grand manque d’audace et de qualité, simplement. Du côté des déceptions, les quêtes et les rares missions relèvent d’un manque total d’imagination en même temps que les objectifs contrastent nettement avec la difficulté générale du jeu : récupérer un bâton de bambou, détruire 50 générateurs d’ennemis, trouver un nouveau personnage … En dehors du jeu, nous retrouverons d’agréables annexes : en récupérant des cartouches de jeux BMO, le joueur pourra profiter durant quelques minutes des célèbres jeux pixellisés de la console de jeux favoris de nos compères. Le plaisir est minimal mais a le mérite d’être présent, pour les puristes.


Destiné à un public qui a été séduit et encore sous le charme fantastique d’Adventure Time, le nom n’est repris que du bout des lèvres. Oui, le jeu s’avère malgré tout "fidèle" en un sens puisqu’en termes de réalisation, d’univers, de clins d’œil on ne pourrait se méprendre sur ce qui a été entrepris. En revanche, ce même argument n’est que la seule clef de voûte à un jeu qui force la répétitivité au lieu de se réinventer : l’exigence à l’ancienne laisse place à un amer goût de déjà-vu sans fin au bout de 99 niveaux. Imprécis, superficiel, mais appréciable sur les premiers niveaux, Adventure Time peine à convaincre même les plus fidèles. Pire encore, l’essai donne l’étrange et la détestable appréciation d’utiliser de mots-clefs pour n’être qu’un portage assez mal caché d’une version portable d’Adventure Time Explore le donjon et POSE PAS DE QUESTION. On se contentera de voir l’univers graphique, les quelques clins d’œil et, partiellement, l’esprit d’Adventure Time respecté. Nous attendrons en revanche d’observer plus patiemment, un jour, une pépite vidéoludique délectable … Si vous êtes curieux de compléter notre opinion, nous vous recommandons nettement de le tester à moindre coût : pour 24€, la version Anglaise du jeu est non seulement traduite en Français mais permettra de réduire votre déception.

On a aimé :

+ Des personnages doublés dans leurs voix originales en Anglais.
+ Des références aux épisodes à travers médailles et armes ponctuelles.
+ Les jeux de BMO issus directement du dessin-animé!
+ Une véritable difficulté à travers le "Donjon secret" et le mode "Nuitosphère".

On a détesté :

- Des cinématiques venues de la version 3DS du jeu (?!)
- Des niveaux faussement aléatoires.
- Dialogues et scénario réduits : où est l’esprit des répliques d’Adventure Time?
- Un support physique qui n’est pas exempt de bugs, crashs et "freeze".
- Quêtes et missions inégales face à la difficulté du jeu.
- Marge de progression faible et univers réduit à la court du château royal ?!