Entre mars 2009 et février 2014, les marchés actions européens ont pris plus de 100%. Mais la hausse des indices est en voie d’achèvement selon Marc Renaud, président de Mandarine Gestion. L’environnement redevient plus que jamais favorable aux stock-pickers.
Les marchés restent suspendus à la réunion de la BCE du 5 juin et n’ont pas réagi aux résultats des élections européennes. Comment expliquez-vous le comportement actuel des investisseurs ?
Marc Renaud : Le résultat des élections européennes est à relativiser. Au niveau européen, les rapports de force ne vont pas changer. La bonne surprise vient même de l’Italie qui a manifesté sa confiance envers Matteo Renzi, l’actuel président du Conseil. Il est vrai que les investisseurs sont suspendus à la réunion de la BCE du 5 juin. Une attente excessive selon moi. Sans recourir à un QE à l’américaine, la BCE est toutefois dans l’obligation d’agir. Cela aura une influence à court terme sur les marchés, pas dans la durée.
Les résultats du premier trimestre ont globalement déçu en zone euro…
M.R : A y regarder de plus près, la force de l’euro explique en bonne partie, au quatrième trimestre 2013 et premier trimestre 2014, la dégradation des résultats des entreprises. La croissance des volumes, plutôt encourageante, a été systématiquement masquée par l’effet devises. La seule traduction comptable des bénéfices réalisés hors zone euro vient déprimer la croissance des profits au premier trimestre. En revanche, l’effet de base va se révéler favorable au deuxième trimestre.
Comment voyez-vous la suite ?
M.R : La volatilité reste basse, les flux sont là et les valorisations restent modestes : il n’y a pas de risque de forte baisse dans les prochaines semaines mais pour autant je pense que nous sortons d’une longue phase de marché haussier : +100% de hausse entre mars 2009 et février 2014. Les marchés ne réagissent plus aux nouvelles macroéconomiques, encore moins au contexte géopolitique (Ukraine). C’est un environnement davantage favorable aux stock-pickers… Le choix des valeurs importe à nouveau.
Des exemples de valeurs à privilégier?
M.R : On peut revenir sur les sociétés exposées à la croissance des pays émergents qui ont été durement sanctionnées. Certaines valeurs présentent à nouveau des valorisations attractives : Pernod Ricard (l’exercice 2013 a été pénalisé par la Chine), Danone, Lafarge par exemple. Il reste également des banques sous-valorisées mais il est préférable de parier sur les gagnants de la crise : BNP Paribas,Intesa.
Vos ambitions pour Mandarine Gestion dont vous venez de fêter le sixième anniversaire ?
M.R : Nous gérons actuellement 2,4 milliards d’euros sous encours avec une clientèle répartie équitablement entre « retail » (CGP, gestion privée) et investisseurs institutionnels. Actuellement, nous observons un léger flux entrant. L’objectif est de parvenir à doubler nos encours et devenir l’une des sociétés de gestion ayant durablement 5 milliards d’euros sous gestion d’ici trois à cinq ans.
Propos recueillis par Julien Gautier de Boursorama Banque
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