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Trax, la Bible électronique

Publié le 29 mai 2014 par Blogwebartv

Trax, la Bible électronique

Tous les fervents de musique électronique ont déjà entendu parler de Trax, LE magazine électronique qui sort les dernières tendances, les derniers artistes, les derniers sons du moment, et qui a lancé une campagne de pub qui effraie les plus jeunes yeux.

Que dire de Trax ? Le principe est simple : chaque mois sort une compilation de tracks inédits à en faire pâlir les meilleurs rockeurs (ma phrase préférée), qui prouve la richesse de la musique électronique de par la générosité de ses styles et de ses samples, tous différents dans leur magie et leur technique.

C’est d’ailleurs Trax qui a découvert dans les premiers Paul Kalkbrenner en 2008 ou Stephan Bodzin dans le CD #106. Le génie ne restera jamais incompris grâce à cette armée de journalistes et de chercheurs du son parfait.

Alors pourquoi Trax ? Le principe est simple : imaginez-vous plongé dans une campagne profonde pendant 10 ans, avec pour seule boîte un repère de beaufs en chemise courte à rayures et chaîne en argent, et en compagnie quotidienne de jeunes ados pré-pubères qui idolâtrent The Crookers ou Bloody Beetroots. Trax, est devenu plus qu’un magazine, mais une Bible à lui seul, décryptant les artistes, les derniers albums qui viennent de sortir, et les endroits trendy où passer ses derniers jours de vacances.

En musique, pour ne pas se perdre dans des écoutes abominablement longues sur Youtube ou Deezer, des sources fiables de recherche sont nécessaires. Pour les listeux, il suffira de taper « Bubble Gum Dance » pour trouver les artistes susceptibles de leur fournir LA future chanson de leur choré. En revanche, pour les amoureux de minimale, les artistes proposés sont moins adéquats. N’importe quel imbécile peut assembler deux ou trois samples avec une basse pour créer un track de 8 minutes, mais seuls quelques génies nous laisseront sans voix et nous surprendront en douceur ou au contraire.

C’est ainsi que ces sons sont parvenus à mes oreilles, et je pourrais en citer des dizaines : Gui Boratto, Cubenx, Stephan Bodzin et Marc Romboy, Paul Kalkbrenner et Das Glow. Tout le monde les connaît depuis 2010, grâce à Trax vous aurez au moins 2 ans d’avance.

C’est également l’histoire de la musique électronique qui est retranscrite fidèlement à travers ses pages, et vous pourrez vous vanter de savoir d’où proviennent l’auto-tune et le vocoder voire mieux : les différencier à la perfection.

Avant, il y avait Trax, le beau, l’unique, que dis-je ? Le sublime, qui malgré les sons rétro futuristes des eighties, en proposait d’autres sortis d’un monde de 300 pages de Van Vogt.

Maintenant, il y a les autres, les élèves reconvertis qui deviennent maîtres, remettant en cause les points mal étudiés de la Bible électronique, et partageant partout et nulle part les minutes de bonheur que nous procure la musique telle que je la conçois.

Aujourd’hui, je ne suis plus qu’un pionnier enfermé dans le passé de la dernière décennie, reconnaissant les sons d’une année sur l’autre. L’électro est ma LV1, je récite les samples et compte les BPM, ceux d’une langue morte en 2009 et remplacée par les sons aigus des frenchies, le fluokid et l’oppression de la rapidité. Je suis obsolète, et Trax ne m’est plus d’aucune aide.

La beauté de la minimale est restée dans mes fantasmes de la période bénie : Cubenx, un temple de sonorités, Stephan Bodzin, l’empire de la noirceur, Delon&Dalcan, robotiques à souhait, et la fameuse Arquipelago de Gui Boratto, insipide pour 95% des êtres vivants.

Arquipelago est le grand succès du DJ brésilien dans son incompréhension : plus de six minutes « totalement » identiques. « Quand est-ce que ça vient ? » dirait une ménagère fatiguée après huit heures de ménage, courses et de ramasse-caca ou vomi de ses triplés. Ça ne vient jamais, voilà l’idée. Après 16 temps environ, un nouveau son apparaît ou un ancien disparaît, d’autres grandissent et prennent la place du leader, et s’ensuit une véritable guerre de celui qui sera le plus fort et le plus long. A chaque auditeur de choisir celui qu’il va suivre, une oreille entraînée pourra suivre les 8 en présence à certains moments du track avec un peu de concentration, les autres n’entendront que le bourdonnement de la mélodie qui bataille avec les basses.

Trax, le magazine électro qui rend exigeant, vous fera devenir comme moi par (mal)chance après quelques années de lecture intensive. Il se jouera de votre inculture au départ, mais vous aurez vite votre revanche et rirez à votre tour de ses maladresses, de ses propositions grotesques et de son côté commercial et facile parfois. Il vous surprendra de temps en temps, mais vous vous rendrez vite compte que la musique, vous la connaissiez déjà depuis longtemps, ou alors que vous n’aviez simplement pas envie d’entendre ce genre de sons, eighties ou non.

Trax, le magazine Biblique électronique certes, mais c’est vous le Dieu, ramenez des fidèles.


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