Deux femmes qui ne se connaissent pas, une Belge de soixante ans, une Genevoise de quarante-neuf ans, rencontrent le prince charmant.
Il les contacte sur le réseau social. C'est un homme mature, charmeur, poétique, romantique, viril. Il a le même profil, mais des noms différents.
Des rendez-vous sont fixés, mais il ne peut pas les honorer, Au dernier moment, quelque chose, un événement indépendant de sa volonté, fait rater l'affaire. Petit à petit, il connaît des problèmes, dans sa santé ou dans son travail. Il faut l'aider, lui prêter de l'argent qu'il remboursera plus tard.
L'une des deux femmes accepte et s'endette de plus en plus : la santé de son amant virtuel se détériore et exige des traitements toujours plus chers. L'autre refuse, finit par découvrir le pot aux roses.
L'homme mûr est en réalité un jeune Africain, qui a récupéré les photos d'un acteur porno. La futée prévient la victime dépouillée qu'il s'agit d'une arnaque. Le roman se termine par une petite chute que le plaisir du suspense veut que je cache ici.
Toutes ces personnes s'expriment dans le livre de Nadine Richon. Leurs interventions, nourries de références, forment une suite de monologues qui mettent en scène les attentes de chacun.
Si les personnages et l'intrigue du roman sont un peu attendus, on éprouve de l'intérêt à savoir ce que pensent les victimes, à comprendre comment elles se laissent piéger, à entrer dans la tête de ces femmes, à découvrir leurs envies et leurs réactions. Surtout que, derrière l'une des personnages, se devine le bout du nez de l'auteur...
Nadine Richon, Crois-moi, je mens, Editions Bernard Campiche