Forum sur l’éthique et la responsabilité sociétale -Les entreprises et les organismes face à l’intégration des « bonnes pratiques »

Publié le 29 mai 2014 par Ouadayazid1

 

M. Bouchouareb, qui a estimé que les entreprises doivent se mettre aux standards internationaux, n’a pas manqué d’appeler leurs dirigeants et ceux des organismes du secteur public à « un respect rigoureux des législations et conventions collectives en vigueur ».

Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a déclaré, hier, lors de l’ouverture à Alger du 1er forum sur l’éthique et la responsabilité sociétale, que la question mérite une « attention et une adhésion particulières de l’ensemble des entreprises et des organismes publics afin de mettre en œuvre les bonnes pratiques ». Il a identifié, dans son intervention, plusieurs axes, tels les droits de l’Homme, les relations de travail, qui sont autant de pratiques qui permettent d’évoluer dans « un environnement homogène ». Bouchouareb, qui a estimé que les entreprises doivent se mettre aux standards internationaux, n’a pas manqué d’appeler leurs dirigeants et ceux des organismes du secteur public à « un respect rigoureux des législations et conventions collectives en vigueur ». Ils doivent aussi, poursuit-il, de concert avec les parties prenantes, intégrer dans leur démarche les préoccupations en matière « sociale, environnementale, éthique, des droits de l’Homme et des droits des consommateurs ». Pour Bouchouareb, le programme du président de la République reserve une large place à l’entreprise. Il s’agit donc, pour le ministre, « d’élargir les progrès réalisés en matière de gouvernance dans ses volets politique, économique et d’entreprise », car il y a, reconnaît-il, des « efforts à consentir dans la réforme de la justice, le renforcement de la protection des droits de l’Homme et des libertés ». Plusieurs experts ont parlé du contenu de ce qu’on appelle aujourd’hui la RSE ou la responsabilité sociétale de l’entreprise, avec des exemples de par le monde, son adoption dans ses différentes variantes par les entreprises du CAC 40 en France mais aussi en Algérie où l’on a témoigné sur cette démarche au niveau d’une entreprise de service public, la Seaal, et une entreprise privée du secteur de l’agroalimentaire, NCA en l’occurrence. Pour un expert du cabinet français Deloitte, l’éthique sociétale va « au-delà de la déontologie ». Ce sont tout simplement les « bonnes pratiques », comme l’interdiction de l’exploitation des enfants dans le travail, la transparence, la lutte contre la corruption… Les entreprises du CAC 40 ont adopté soit des chartes de l’éthique, soit des codes de bonnes pratiques, ou encore un code de déontologie. Mais toutes ont mis en place « un système d’observation » qui constitue un regard externe, pour l’entreprise, sur ce qu’il faut améliorer, explique Arnaud de Rincquesen, manager à Deloitte.

Le PDG la Seaal : « Nous avons réussi une véritable modification de la culture d’entreprise »


Le parcours de la Société de gestion de l’eau et de l’assainissement d’Alger (Seaal) et de Tipasa est un modèle, selon son PDG, Jean-Marc Kahn, qui a estimé que la question de l’eau pour l’entreprise est aujourd’hui réglée. Il y avait avant 2006 (départ du contrat de management avec Suez qu’il représente), un grand déficit qui a amené le partenaire français à inculquer aux employés les trois valeurs fondamentales que sont le « professionnalisme, le dynamisme et la confiance », celle du citoyen-client est primordiale pour l’efficience et la continuité du service public, explique-t-il. Pour Kahn, il y a aujourd’hui « une vraie modification de la culture d’entreprise » parmi les employés de la Seaal et qui a « grandement contribué à la satisfaction des usagers de l’eau (80%, selon un sondage) ». Et ces valeurs sont « totalement partagées par l’entreprise », selon lui, ce qui favorise « la mobilisation autour des objectifs ». La Seaal, en raison de la réussite de son modèle, « a aujourd’hui un devoir plus global d’exemplarité » vis-à-vis des autres, conclut Kahn qui n’oublie pas de reconnaître que l’Etat avait mis « beaucoup de moyens pour équiper l’entreprise et rénover les installations. »

Le manager de NCA : « Un observatoire du bien-être social des travailleurs »


La Nouvelle conserverie algérienne (NCA), une entreprise du secteur privé versée dans l’agroalimentaire, a été la seconde expérience en matière de mise en pratique de la RSE à développer lors de ce forum. Slim Othmani, son manager, estime qu’une entreprise ne peut réussir si les valeurs ne sont pas portées par toute la société. Il s’agit de mobiliser des hommes autour d’un projet, d’objectifs. NCA avait commencé par mettre un certain nombre de normes ISO, des procédés de certification, etc. Mais la gouvernance était « absente des débats au sein de l’entreprise » en Algérie, déplore-t-il. « Nous avons donc procédé au niveau du patronat à l’introduction du code algérien de gouvernance même s’il n’y aura pas une forte appropriation de ce document au sein de la corporation », précise-t-il. Et à partir de là, le patronat s’oriente vers un autre objectif, la création d’un institut national de gouvernance. En outre, NCA a décidé la création d’un observatoire du bien-être social pour « améliorer la qualité de vie de ses travailleurs à partir de leurs propres suggestions », précise Othmani qui a eu, lors de ce forum, en hommage, le trophée d’ambassadeur de l’éthique de la responsabilité sociétale.

K. Daghefli

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